Immobilier sur Paris : des appartements à moitié prix dès 2022, mais pas pour vous !

Et oui. Les accroches de titre des médias font miroiter des offres portant sur l’immobilier parisien à moitié prix, mais vous vous doutez bien que cela ne sera pas pour vous. Il s’agit en fait de logements sociaux, dont on ne devient pas pleinement propriétaire. Le foncier reste la propriété de la ville de Paris. Un dispositif déjà tenté par le passé avec les maisons Borloo à 100.000€. Ce fut un fiasco.

mardi 26 novembre 2019, par FranceTransactions.com

L’immobilier sur Paris est trop cher ? Vous plaisantez ! 5.000€ du mètre carré, cela reste abordable. Certes, mais il faut lire les petites mentions...

Après les maisons Borloo à 100.000€, voici les appartements parisiens à 4.500€ du mètre carré

Rien de nouveau. Par le passé, des projets immobiliers de cet acabit avaient déjà vus le jour. Vous vous rappelez sans des maisons Borloo à 100.000€ des années 2007/2008, en pleine crise financière. Les communes pouvaient adhérer au programme et ainsi proposer de les logements aux prix les plus bas. Les acquéreurs louaient alors le foncier, mais avaient au moins la possibilité d’en devenir propriétaire, dans un second temps, après avoir remboursé leurs maisons. Mais ce fut un échec. Bien peu de réalisations avaient vu le jour, faute de foncier disponible. Des écueils politiques sans doute également, les maires devaient alors adhérer au programme, et les couleurs politiciennes reprenaient le dessus. Mais d’un autre côté, pour les acquéreurs, devenir propriétaire d’un bien immobilier pour une durée de temps limité, ce n’est pas si simple que cela non plus.

Nouvelle tentative avec des appartements à prix réduits sur Paris

« Aujourd’hui, lorsque vous achetez – très cher – un appartement, vous devenez propriétaire à la fois du sol et des murs. L’idée consiste à n’acquérir que le bâti, pour une durée de quatre-vingt-dix-neuf ans, le foncier restant la propriété de la Ville », explique Ian Brossat, adjoint au logement de la ville de Paris, au JDD. D’où cette idée de séparer le bâti du foncier et de ne commercialiser que le bâti. Le foncier reste la propriété de la ville de Paris. Ce principe est appliquée dans plusieurs capitales européennes, dont Londres. Son centre historique appartient à la royauté et personne ne peut devenir propriétaire du foncier, ce qui n’empêche pas que le prix de l’immobilier reste très élevé. Tous les 99 ans, la valeur du bien redescend à 0 €, puisqu’il faut racheter le bien...

Aucune spéculation immobilière possible

L’acquéreur pourra faire « des travaux comme tout propriétaire », assure l’élu communiste, mais il devra payer un loyer de 2 euros le mètre carré par mois pour le foncier, et « en cas de revente, la Foncière rachètera l’appartement à un prix révisé en fonction de l’inflation, mais déconnecté du marché de l’immobilier ». « Le vendeur ne perdra pas d’argent mais n’en gagnera pas non plus », prévient l’adjoint.

500 appartements en 2022, puis 150 supplémentaires par la suite

Les 500 premiers logements à prix cassés sur Paris, dont la livraison est prévue en 2022, seront bâtis dans « la ZAC Bédier-Oudiné (XIIIe), la ZAC Saint-Vincent-de-Paul (XIVe), l’îlot Croisset (XVIIIe), la ZAC Gare des Mines (XVIIIe) et la ZAC Python-Duvernois (XXe) », précise dans cet entretien l’ancien candidat communiste aux élections européennes, tout en annonçant que « deux autres sites sont à l’étude, pour 150 logements supplémentaires ».

Qui pourra acheter ces appartements à prix cassés ?

Ces logements qui auront « trois à quatre pièces » seront réservées à des familles aux revenus modestes (pour l’instant, plafonnés à 4.500 euros net mensuels pour un couple avec un enfant et 5.000 euros net pour un couple avec deux enfants), sélectionnées par une commission sur la base de critères multiples, dont le fait d’avoir « un lien avec Paris », en y vivant ou en y travaillant, et « sortir d’un logement social ».

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