Le CrowdFunding immobilier peut-il tenir le choc face au retournement du marché de l’immobilier ?

Les épargnants sont inquiets. La crise économique qui débute, suite à la crise sanitaire liée au COVID-19, s’annonce bien plus sévère qu’escomptée début mars. Si le marché de l’immobilier devait subir une forte dégradation, il est probable que les défauts de paiement se multiplieraient sur les projets de crowdfunding immobiliers, synonyme de pertes en capital pour les épargnants.

vendredi 27 mars 2020, par FranceTransactions.com

Une crise économique majeure à venir

La crise économique de 2020 sera majeure. Nul besoin d’être un économiste pour constater d’ores et déjà les premiers dégâts. La question reste entière pour les impacts directs et indirects sur le marché de l’immobilier. A ce stade, personne ne peut prédire le niveau de baisse du marché de l’immobilier. Arnaud Romanet-Perroux, fondateur de la plateforme de crowdfunding immobilier Upstone tient cependant à rassurer les investisseurs.

Différentes opérations de promotions immobilières

Lorsque l’on évoque le marché du crowdfunding immobilier, il faut bien distinguer les opérations de promotion immobilière, des opérations de marchand de biens (achat et revente de biens immobiliers).

Les risques que fait courir l’épidémie sur les opérations financées différent selon les classifications :

  • Pour les opérations de promotion immobilière : l’arrêt abrupt des chantiers fait peser un risque de retard sur la plupart des opérations en cours. Suivant l’état d’avancement de l’opération, le risque de retard peut varier de quelques semaines à plusieurs mois, sans remettre nécessairement en cause sa finalisation et sa rentabilité. Là encore, il faut distinguer le risque qui pèse sur les opérations de financement d’un programme immobilier de celles dites « corporate », permettant de financer la croissance d’un promoteur immobilier en direct. Pour ces opérations « corporate », le risque de retard est plus important car le remboursement de l’emprunt ne dépend pas seulement du succès de ses opérations en cours. D’une manière générale, la crise sanitaire devrait retarder les dates de livraison de la plupart des opérations financées sur les plateformes. Ces retards ne signifient pas pour autant une baisse du rendement pour les investisseurs privés, qui pourraient, au contraire, dans la majorité des cas, percevoir des intérêts plus élevés que prévu (puisque la durée des emprunts peut être prolongée en cas de retard au détriment des marges des opérateurs). Sauf, si le promoteur n’est plus en capacité de rembourser, dans ce cas, le retard peut se transformer en défaut de paiement. L’investisseur peut toucher moins d’intérêts que prévu, voire perdre tout ou partie de son capital.
  • Pour les opérations de marchand de biens : Les opérations de marchand de biens devraient dans la grande majorité des cas se dérouler sans incident. En effet, le métier de marchand de biens consiste à faire des opérations d’achat- revente. Les opérations nécessitant des travaux lourds de rénovation pourraient être retardées en raison du ralentissement du BTP. Cependant, dans la grande majorité des cas, il ne s’agit que de travaux de rafraichissement ce qui n’aura qu’une incidence minime sur le bon déroulement des opérations. Un doute subsiste néanmoins quant à la signature du compromis de vente chez le notaire. En théorie, l’acte peut être conclu à distance et les parties peuvent le signer depuis leur lieu de résidence, grâce au système de signature électronique. En pratique, certains actes nécessitent la présence des clients (ou des avocats) dans les études, ce qui induit que les signatures sont retardées.

Souscrire à une collecte de crowdfunding immobilier ?

Non, il serait bien imprudent de se lancer dans une nouvelle souscription, avant de connaître l’étendu des dégâts sur le marché de l’immobilier.

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