Immobilier/post-confinement : changement des critères de choix pour 30% des acheteurs, maison et jardin, la priorité !
Le confinement a traumatisé bon nombre de Français. Les plus citadins d’entre eux, parisiens en tête. Du coup, les appartements étriqués du centre ville sont délaissés, une véritable ruée se porte sur les maisons avec jardins. Sauve qui peut !
jeudi 11 juin 2020, par Denis Lapalus
La traversée de Paris...
Le marché de l’immobilier est attendu en retournement en 2020. Chômage, crise et baisse des revenus, sur fond de prix immobilier trop élevés. Le retour à meilleure fortune est prévue pour 2022, selon la Banque de France. En attendant, ce marché de l’immobilier effectue un joli contre-pied, voire un pied de nez, avec la fuite des citadins vers les régions moins denses. Moins denses mais pas autant désenclavées. Les maisons secondaires reprennent de la valeur après le confinement, et les appartements de centre-ville pourraient bien en perdre. Cette période de confinement, traumatisante, est riche d’enseignements : le télétravail fonctionne bien, sera généralisé, et les citadins ne veulent pas revivre une nouvelle période de confinement entre 4 murs, c’est certain.
Le confinement, un traumatisme pour les Parisiens
Plus jamais cela ! Nombre de citadins ont été traumatisés par ces 54 jours de confinement. Avec le développement massif du télétravail, validé durant la période de confinement, cela a moins d’importance d’être proche de son travail, pour les emplois du tertiaire évidemment. Du coup, les parisiens intra-muros profitent des prix très élevés de la Capitale pour s’offrir de grandes maisons avec jardin dans un rayon d’une centaine de kilomètres de la Capitale. Les agents immobiliers n’en reviennent pas, les biens se vendent en 24 heures chrono (du moins les promesses d’achats, une seule visite, et c’est l’emballement. Pourvu que cela dure...
Vend appartement Paris centre de 50m2 contre maison de 180m2 avec jardin, piscine serait un plus, située à 100km de Paris accepté
Tout est possible ! C’est la magie du télétravail pour ceux qui peuvent se le permettre. « On quitte 50m2 pour 184m2 et un jardin » à 100 km de Paris pour Evreux (Eure), témoigne ainsi une lectrice dans Le Parisien. Cette petite ville normande a vu son taux de recherche augmenter de 49 % en avril 2020 par rapport à avril 2019 selon SeLoger et MeilleursAgents.
Le pouvoir d’achat immobilier des Parisiens est au plus haut
Un propriétaire d’un appartement sur Paris possède un pouvoir d’achat immobilier énorme, l’indice PARISSQM cotant actuellement 10.839€ (au 15 juin 2020). Avec 500.000 euros, le prix moyen d’un 60 mètres carrés sur Paris, un propriétaire parisien peut s’offrir une belle maison de 200m2 avec jardin, et parfois même avec une piscine. Pas à la campagne, loin de tout, mais près de villes de plusieurs dizaines de milliers d’habitants, dans un cercle d’une centaine de kilomètres autour de Paris. Une liaison ferroviaire le reliant directement la Capitale pour se rendre au travail de temps en temps. Que demander de plus ? Ce changement de vie, c’est le confinement qui l’a précipité. De toutes façons, 75% des franciliens souhaitent quitter la région. Alors autant s’éloigner un peu tout de suite.
Loin de Paris, mais toujours accessible en transports en commun
Si les Parisiens souhaitant sortir de la ville acceptent d’aller en proche province, ils n’oublient pas qu’ils devront tout de même, de temps en temps, aller en réunion à la Capitale. Ils ne lâchent donc pas complètement prise et se focalisent sur villes ayant des gares SNCF correctement reliées à Paris.
Vers une baisse des prix dans les centre villes ?
Paris restera toujours une ville à part. Évoquer une baisse des prix sur Paris, avec le manque de logements actuel, c’est sans doute trop d’anticipation. En revanche, dans les autres grandes villes françaises, la situation pourrait effectivement changer.