Prix de l’immobilier : le délire continue dans les grandes villes

Avec la crise, les prix de l’immobilier auraient pu au moins se calmer, sans évoquer de véritables baisses. Mais selon le dernier baromètre des prix LPI-SeLoger, il n’en est rien. Le délire a repris de plus belle, et la hausse des prix s’accélère même dans les grandes villes, alors que tout milite pour une baisse des prix.

jeudi 23 juillet 2020, par Denis Lapalus

Si les prix de l’immobilier chutent dans plusieurs pays européens, la France fait toujours figure d’exception, comme lors de la dernière crise financière.

La seconde vague du virus de l’immobilier

Juste du délire. Les Français n’ont qu’un seul intérêt : l’immobilier. Acheter, acheter... Vendre ou acheter. La folie immobilière a repris de plus belle. Tant mieux. Le rebond post-covid se fasse incontestablement sentir, force est de constater qu’il ne saurait, à lui seul, impulser suffisamment d’élan à l’activité de l’immobilier pour qu’elle puisse retrouver le niveau que serait le sien si l’épidémie n’avait pas conduit au gel des transactions durant plus de deux mois... « Le nombre de compromis de vente signés durant les 20 derniers jours de mai a été 3,5 fois supérieur à celui d’avril. Puis le nombre de compromis a encore pratiquement doublé en juin, faisant qu’au total il a presque quintuplé entre avril et juin » fait remarquer Michel Mouillart, Porte-Parole du Baromètre LPI-SeLoger.

Baromètre LPI-SeLoger Juillet 2020 © LPI-SeLoger

Hausse des prix des logements : ça s’accélère dans les métropoles !

Nous marchons sur la tête. 10 %. Sur l’année, c’est la hausse minimale qu’atteint le prix de l’immobilier ancien (3 718 €/m², tous logements confondus, 3 314 €/m² pour une maison et 4 097 €/m² pour un appartement ) dans près de 25 % des villes françaises de plus de 50 000 habitants. Michel Mouillart remarque d’ailleurs que c’est dans les villes que l’épidémie de Covid n’a pas épargnées que la hausse des prix des logements est la plus forte.

Le prix au mètre carré à Mulhouse augmente de 12,8 % sur 1 an. Metz (+ 9,5 %), Épinay-sur-Seine (+ 10,3 %) et Bondy (+ 11,9 %) voient également leurs tarifs immobiliers prendre de la vitesse… À l’inverse, le prix au m² à Paris ralentit fortement, avec une hausse annuelle qui se limite à 4,6 %, alors qu’elle atteignait 6,7 % en 2019. D’autre part, exception faite de Brest et de Montpellier, les logements coûtent plus cher dans les centres-villes des métropoles que dans leurs périphéries. Des surcotes allant de 10 % (sur le marché des appartements) à 30 % (pour une maison) ont ainsi été relevées.

Ce délire, jusqu’à quand ?

Et bien, personne ne le sait vraiment. Peut-être à jamais, les occasions de baisse de prix ont été balayées depuis ces 20 dernières années, et pourtant elles ont été nombreuses. Un argument qui plaide en la faveur de la hausse éternelle que certains investisseurs défendent... Alors que les conditions de crédits sont de plus en plus tendues, sur fond de hausse des taux, que le souhait des citadins serait de s’excentrer, que les rendements de l’immobilier locatif d’habitation n’ont jamais été aussi bas, que la fiscalité sur la propriété immobilière n’a jamais été aussi élevée, etc. Mais rien n’y fait. Folie immobilière.

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