Où va la bourse ? Croissance en berne, risques géopolitiques... Quels actifs privilégier ?
Le FMI et sa clairvoyance légendaire rappelle que le pire reste devant nous : entre risques géopolitiques, guerres et tensions sur le marché de l’énergie, les économies seront malmenées en 2024. Où va la bourse ?
vendredi 13 octobre 2023, par Denis Lapalus
Où va la bourse ?
Où va la bourse ? Dans le mur ? La traditionnelle question des oracles et autres prédicateurs de ce qu’il pourrait se produire, sans savoir évidemment ce qu’il va réellement se produire, car absolument personne ne peut le prédire. Ceux qui avancent des scénarios prennent soin d’en donner plusieurs, histoire que leur mauvaise vue n’apparaisse pas clairement aux yeux de tous. Arrêtons donc de prétendre savoir où va la bourse. Certains investisseurs peu avertis pensent encore qu’écouter arguer les prétendus experts sert à quelque chose. J’ai déjà listé tous les investissements à suivre que l’on a nous servi ces dernières années (SPAC, NFT, Métavers, Private Equity, IA, etc.) , et franchement, ces experts, populaires sur les radios et réseaux sociaux devraient se couvrir d’humilité. Leurs conseils sont au niveau de leur vision, proche du zéro absolu.
Et donc ?
Comme toujours, sur les marchés actions, ce qui compte, ce sont les taux d’intérêts. L’inflation montre des signes importants de ténacité. C’est vraiment la plus mauvaise des nouvelles. Cela veut dire que la hausse des taux soit n’est pas suffisante, soit n’intervient pas directement sur les prix. Et là, dans le second cas, on a un sérieux problème.
Quels placements privilégier ?
Des placements simples. Loin donc des Private Equity et autres Produits Structurés. À l’opposé même. Des obligations, des fonds datés si vous ne souhaitez pas investir sur des obligations en direct, du pétrole et de l’or pour les spéculateurs, mais aucun placement tunnel, ni de placements complexes. Les marchés actions hésitent, les flux financiers vont vers les obligations, dont les rendements dépassent désormais celui des actions.
L’on évoque ici évidemment des placements à risques. Pour ce qui est du sans risque, surtout, l’on ne change rien : saturation de l’épargne réglementées (livret A, LDDS, LEP), des bons fonds euros (pas les moribonds des contrats bancaires), des comptes à terme (4 % sur 5 ans au CIC !), et des fonds monétaires (jusqu’à 4%).
Le pétrole va grimper en flèche...
C’est une pure prédiction. Je l’ai lu dans le marc de café ce matin. Le pétrole devrait s’embraser avec les tensions géopolitiques au Moyen-Orient. Nous avons désormais l’habitude. Certains "experts" disent que non, Israël et la Palestine ne sont pas des producteurs de pétrole, blabla... Nous ne sommes plus des lapins de 6 semaines. Nul besoin d’être un expert en géopolitique pour savoir que la spéculation va l’emporter à l’approche de l’hiver dans les pays "riches" (ie, capables de payer cher ce qui ne l’est pas).
Un objectif pour le cours du pétrole brut BRENT ? 100 $, dans un premier temps. Et le gaz naturel ? Et bien surprise, mais le cours ne s’envole pas autant que j’escomptais. Du coup, je reste sur ma fin. Il faudrait un vrai coup de froid (météo) pour que les investisseurs pensent de nouveau au gaz.
L’OR va grimper de nouveau
Là c’est plus facile, l’OR a reprise des couleurs déjà ce début de semaine. Il faut dire que le métal jaune a passé une sale période après ces mois d’été. Mais bon, les adorateurs du métal seront satisfaits, le cours de l’OR en dollars va de nouveau grimper. Attention toutefois, ne pas viser trop haut. L’on a vu que 2.000 $ l’once d’or, c’est déjà pas mal.
Un objectif pour le cours de l’once d’or ? 2.000 $, dans un premier temps.
Et pour les actions ?
- ORPEA ? En fait, non, cela ne fait pas partie de notre portefeuille, contrairement à celui d’un renommé magazine financier sur abonnement (qui l’a recommandé à ses lecteurs pendant tant d’années... Comme quoi).
- ALSTOM ? Oui, la sanction du marché cette semaine est certes compréhensible, mais bon, faudrait pas trop exagérer non plus. La société a signé de gros contrats, il faut cramer du cash pour les mettre en place. La communication de la direction est sans doute calamiteuse, mais l’actionnaire préfère qu’ils bossent pour signer des contrats plutôt que d’être bien clairs sur des projections financières sous excel. Pas de quoi non plus jouer aux vierges effarouchées.
- EUROAPI ? Bof. Le titre a été sanctionné. Franchement la décote semble bien grande. Les souscripteurs de la première heure pourront sans doute en racheter pour moyenner à la baisse, les autres attendront d’en savoir plus. Personnellement, je n’ai rien compris à la situation.
- TotalEnergies ? Ai tout vendu pas loin des plus hauts du moment. J’attends que le cours de l’action revienne au sud avant d’en reprendre pour le rendement sur le long terme.
- LVMH et Cie ? Nop. Pas glop. Je reste à l’écart. Je pense que la page est tournée et que l’heure de gloire est passée. Ce qui me choque est que ce n’est pas une valeur ESG/ISR, etc. Un excellent savoir faire, mais cela reste à 40% de la maroquinerie, des peaux d’animaux morts que les Japonais achètent une petite fortune.
Alors où va la bourse ? Et bien nul part. La bourse ne bouge pas, ce sont les investisseurs qui bougent.