BCE sous pression, attendue au tournant par les investisseurs
Après un premier couac, la BCE est plus que jamais sous pression. L’Euro se redresse de nouveau face au Dollar (> 1.10$), et les investisseurs craignent que Mario Draghi soit une nouvelle fois plus beau parleur que réellement dans l’action...
mardi 8 mars 2016, par Christopher Dembik, Denis Lapalus
Le marché semble empreint de certitudes à l’approche de la réunion de la BCE ce jeudi mais les investisseurs se gardent toutefois de trop prendre position, en particulier sur les actifs habituellement très volatils comme l’EUR, l’USD et les actions. Selon une récente enquête menée par Bloomberg, 98% des économistes interrogés s’attendent à une action de la part de la BCE cette semaine, 100% prévoient une baisse supplémentaire du taux de dépôt et 73% un renforcement du programme de rachats d’actifs. En clair, les investisseurs anticipent un véritable bazooka monétaire, comme ce fut le cas en janvier 2015. Mario Draghi n’aura pas le droit de décevoir. A force de trop écouter les marchés, son action est désormais extrêmement contrainte par les anticipations des investisseurs. S’il n’annonce pas une baisse du taux de dépôt et une accentuation du QE, il y a fort à craindre qu’on assiste à un véritable carnage boursier. Attention, par conséquent, aux convictions fortes énoncées à l’approche de la BCE."
En Asie, la croissance se fait de moins en moins forte
Les mauvais indicateurs s’accumulent en Asie. En février, les exportations de Taïwan ont chuté de 11,8% sur un an. Mais ce n’est probablement rien…
Pétrole : entre spéculations et cours gérés par les investisseurs, l’économie réelle est bien loin de tout cela !
L’Iran a confirmé que ses ventes de pétrole devraient atteindre prochainement 2 millions de barils par jour. Cette information corrobore nos attentes, à savoir que le rythme de hausse de la production de l’Iran sera beaucoup plus conséquent qu’anticipé par le marché. Sans accord global sur le niveau de production, qui semble improbable à l’heure actuelle du fait de l’opposition de Téhéran, l’excès d’offre devrait continuer de s’accentuer pesant sur les prix.
La tendance baissière pour l’indice Sentix de confiance des investisseurs en zone euro perdure. L’indice s’est établi à 5,5 contre 8 anticipé par le consensus. La mauvaise dynamique de cet indicateur est en place depuis le mois de mai dernier et s’explique essentiellement par les inquiétudes à propos de la croissance mondiale. L’impact fut marginal sur l’EUR qui continue de suivre une trajectoire baissière liée à la possibilité d’une action massive de la part de la BCE. Attention toutefois, le risque de déception du marché est important sachant, au demeurant, que les mesures que pourraient annoncer la banque centrale sont déjà en partie intégrées dans les prix. Il convient donc, également, de regarder du côté des résistances et en particulier des seuils techniques à 1,1100 et à 1,1160 pour l’EURUSD.