La Bourse de Paris plonge de 10%, les banques décrochent, après le Brexit
La Bourse de Paris plongeait de près 10% vendredi matin, plombée par l’effondrement des valeurs bancaires, les marchés mondiaux cédant à la panique après la victoire du Brexit à l’issue du référendum britannique sur l’appartenance à l’UE.
lundi 27 juin 2016, par FranceTransactions.com (avec AFP)
La Bourse de Paris plonge de 10%, les banques décrochent, après le Brexit
A 09H32 , l’indice CAC 40 perdait 10,12% à 4.013,74 points. BNPParibas chutait de 16%, Crédit Agricole de 17,4% et Société Générale de 17,4%.
L’indice parisien avait fortement progressé ces derniers jours, les investisseurs anticipant, à tort, un maintien du Royaume-Uni dans l’UE.
Cette chute du marché parisien est quasi-inédite depuis la crise financière de 2008 et les soubresauts qui ont suivi la chute de la banque américaine Lehman Brothers.
"Les sondages et les bookmakers se sont trompés", relève le courtier Aurel BGC, ajoutant que "les marchés, déjà confrontés à de multiples menaces depuis le début del’année, ouvrent une nouvelle séquence d’incertitude".
"Le secteur financier doit s’attendre à une séance très difficile, en particulier les banques, qui avaient nettement rebondi ces derniers jours dans l’espoir d’un +Bremain+ (maintien du Royaume-Uni dans l’UE, NDLR)", selon lui.
Dans une déclaration transmise à l’AFP, BNP Paribas a toutefois souligné que son exposition au Royaume-Uni était "limitée", et ne pèse que 6% de ses engagements commerciaux et 2,5% de son résultat d’exploitation.
Les Britanniques ont choisi de quitter l’Union européenne, un saut dans l’inconnu qui porte un coup terrible au projet européen et à leur Premier ministre David Cameron, et qui a fait aussitôt trembler l’ensemble des marchés mondiaux.
Selon les résultats officiels publiés en début de matinée, 52% des électeurs avaient voté pour quitter l’UE, seul un nombre marginal de bulletins restant à dépouiller. Le référendum a été marqué par une participation importante (72,2%).
Les investisseurs fuyaient les placements les plus risqués comme les actions, pour se tourner vers les valeurs refuges comme la dette allemande.
"Après l’officialisation du Brexit, la place est donc à la panique dans les premières minutes d’échanges tout du moins. Néanmoins, il faut s’attendre à une réponse des décideurs politiques et notamment des Banques Centrales", notent les analystes chez Saxo Banque.
La Banque d’Angleterre (BoE) a annoncé qu’elle se tenait prête à agir pour assurer la stabilité monétaire et financière du Royaume-Uni. De son côté, la Banque du Japon (BoJ) s’est déjà déclarée "prête à injecter des liquidités", en coopération avec les autres banques centrales, afin de limiter l’impact sur les marchés.
En Suisse, la Banque centrale a annoncé être intervenue sur le marché des changes pour stabiliser le franc suisse, une valeur refuge par excellence.
Le patron de l’opérateur boursier Euronext, qui chapeaute la Bourse de Paris, a toutefois appelé àne "pas surinterpréter ce qui va se passer dans les heures qui viennent" sur les places boursières.
François Duhen, stratégiste chez Crédit Mutuel-CIC, estime qu’au-delà de la première réaction "le potentiel de baisse nous semble limité par de faibles baisses des profits des entreprises de la zone euro compte tenu de l’exposition relativement réduite au Royaume-Uni, et l’absence d’alternatives d’investissement encore plus criante avec la baisse additionnelle des taux souverains".
En dehors des banques, l’ensemble des valeurs étaient sanctionnées, à l’image de PSA (-19%), Renault (-15%), ArcelorMittal (-14%) et Schneider Electric (-11%).
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