Chute du cours de l’action ORPÉA : les actionnaires minoritaires se rebiffent, l’association ADAMO en support
Une association d’investisseurs actionnaires minoritaires a été créée afin de défendre les intérêts des particuliers investisseurs, après la chute abyssale du cours de l’action ORPÉA. La restructuration financière de la dette de la société en question.
lundi 27 février 2023, par Denis Lapalus
Une restructuration de la dette qui passe mal...
Recommandée par la presse financière à multiples reprises, encore en début 2022, figurant même parmi les valeurs préférées et inclus dans les portefeuilles des rédactions, le titre ORPÉA, n’en finit plus de chuter depuis que les investisseurs institutionnels tournent le dos à leur partenaire du passé. Il aura suffit de la parution d’un livre et d’un battage médiatique pour passer d’une valeur de haut rendement à accumuler, à une valeur à fuir. Si besoin était, cela marque d’autant l’écart qu’il peut exister entre le monde de la finance et la réalité. Toujours est-il que la restructuration de la dette de la société est en question. La très forte dilution des actionnaires ORPÉA suscite pour le moins des questions. Hormis les éventuelles condamnations que la justice prononcera sur le dossier, les actionnaires minoritaires se demandent si leurs intérêts n’ont pas été bafoué dans les négociations actuellement en cours.
Association A.D.A.M.O.
Fondée au lendemain des annonces de restructurations financière d’Orpéa invitant la CDC à prendre le contrôle de la société avec des mutualistes, non actionnaires d’Orpéa ou impliqué dans son financement ou ses opérations, l’Association Des Actionnaires Minoritaires d’Orpéa (A.D.A.M.O) a pour ambition de rassembler les actionnaires minoritaires d’Orpéa. Son objectif est de les défendre et les représenter auprès de toutes les parties prenantes. ADAMO veut aussi aider les actionnaires à comprendre ce qui se prépare et à savoir pour mieux décider en les informant. ADAMO est présidé par Bernard-Xavier Spokojny, un actionnaire minoritaire d’Orpéa comme il en existe des milliers en France et ailleurs.
Recul au 25 mars 2023 de sa procédure amiable de conciliation
Sans lien avec la création de cette association, Orpea a annoncé jeudi avoir reporté la date butoir de sa procédure amiable de conciliation afin de pouvoir poursuivre ses discussions avec les créanciers. La procédure, qui devait initialement se terminer à l’issue d’une période de quatre mois, soit le 25 février, a été prolongée pour une durée d’un mois supplémentaire, soit jusqu’au 25 mars. Cette décision doit permettre au spécialiste de la prise en charge de la dépendance de poursuivre ses discussions avec les créanciers n’ayant pas encore adhéré à l’accord de ’lock-up’, signé la semaine passée. Le groupe explique qu’il envisage de présenter, dans le courant du mois de mars, une requête afin de solliciter l’ouverture d’une procédure de sauvegarde accélérée en vue de mettre en œuvre sa restructuration financière. Pour rappel, la société a conclu le 14 février un accord avec un groupement d’investisseurs français de long terme mené par la CDC, accompagnée de CNP Assurances, et comprenant par ailleurs MAIF et MACSF, ainsi qu’avec cinq institutions détenant de la dette non sécurisée. Le processus d’adhésion à l’accord de ’lock-up’ vise désormais à obtenir, d’ici l’ouverture de la procédure de sauvegarde accélérée, le soutien d’un maximum de créanciers non sécurisés.