Air France : 465 postes supprimés, aucun départ contraint. Le TGV et les compagnies low-cost meilleurs marchés.
Sans surprise Air France annonce un nouveau plan de réduction de postes. 465 postes seront supprimés, sans départ contraint annonce la compagnie dans un communiqué de presse publié ce jour. Le TGV et les compagnies low-cost prenant des parts de marché gigantesques (jusqu’à 90% !) nécessaires à rentabilité de l’entreprise.
lundi 13 mai 2019, par FranceTransactions.com
Projet d’adaptations sur le réseau domestique
Lors du Comité Social et Economique Central (CSEC) qui s’est tenu ce jour, de premières orientations pour la compagnie ont été présentées et discutées, ainsi que leurs implications en matière de Gestion prévisionnelle des emplois et des compétences (GPEC) : améliorer la performance opérationnelle, offrir le plus haut niveau de qualité de produit et de service aux clients, mais aussi restaurer la compétitivité d’Air France et pour cela notamment adapter son activité court-courrier. Toute l’entreprise et ses salariés se sont mobilisés depuis des années pour que la compagnie s’adapte aux conditions du marché et à la concurrence extrêmement vive du secteur.
Une concurrence accrue du TGV
Au cours des cinq dernières années, le réseau domestique d’Air France a été fortement impacté par la concurrence des lignes de train à grande vitesse, qui ont augmenté leurs capacités sur l’ensemble du territoire, diminué les temps de parcours et développé une offre low-cost très compétitive. Le train qui s’est développé au fil des années par la volonté des pouvoirs publics est devenu le plus grand concurrent d’Air France sur le réseau domestique, sans être soumis aux taxes ou redevances qui visent directement le transport aérien, au départ des aéroports parisiens ou des régions françaises. L’ouverture des quatre lignes nouvelles à grande vitesse en 2016 et 2017 doit attirer 4,7 millions de voyageurs supplémentaires en 2020 [1], et là où les lignes à grande vitesse se sont installées reliant Paris à moins de deux heures des provinces, les lignes d’Air France ont perdu 90% de part de marché.
Le développement rapide des compagnies low cost
Au cours des dernières années, les compagnies low-cost ont installé des bases au départ des principales escales et gagné rapidement du terrain au moyen de politiques tarifaires agressives et parfois avec l’aide de collectivités publiques. A l’inverse d’Air France dont les équipes sont basées à 90 % sur le territoire national, ces compagnies n’ont la plupart du temps pas contribué à développer l’emploi dans les régions où elles opèrent.
Les équipes d’Air France ont engagé de nombreuses initiatives
Face à cette situation les équipes d’Air France ont su s’adapter, se remettre en question dans un environnement de plus en plus difficile. Elles sont à l’origine de nombreuses initiatives commerciales innovantes qui ont amélioré l’offre pour qu’elle soit en phase avec les attentes des clients en termes d’horaires, de fluidité, de ponctualité, et qui permettent à Air France de conserver 65% de parts de marché sur le marché domestique. Cependant, la baisse de la recette de certaines lignes n’a pas pu être enrayée et les coûts unitaires réduits. Il en résulte une situation financière de plus en plus difficile pour Air France sur l’activité domestique qui a enregistré une perte de 189 M€ en 2018, en forte détérioration par rapport à 2017 (96M€). Depuis 2013, les pertes cumulées s’élèvent à 717M€.
Aucun départ contraint
La GPEC d’Air France sur la période 2019-2021 fait apparaître un besoin de recrutements important dans de nombreux métiers de l’entreprise, mais également un sureffectif sur l’activité sol du Court Courrier. Dans le cadre de la revue de ses activités, Air France envisage de diminuer son offre sur le court-courrier de 15% en sièges kilomètres offerts (SKO) d’ici fin 2021. Aussi, les représentants du personnel ont été informés d’un projet de plan de départs volontaires pouvant concerner jusqu’à 465 postes sur le réseau domestique qui serait mis en œuvre sur plus d’une année. Il fera prochainement l’objet d’une consultation.
Il n’y aura aucun départ contraint. Ce projet comporte des mesures d’accompagnement individualisées pour les salariés concernés. Elles seront détaillées et négociées avec les partenaires sociaux au cours de la consultation. Anne Rigail, Directrice Générale d’Air France a déclaré « De nombreux talents vont nous rejoindre en 2019, pilotes, hôtesses et stewards, mécaniciens ou ingénieurs, pour accompagner la croissance d’Air France, mais nous avons aussi la responsabilité de garantir l’équilibre de nos activités dans certains secteurs pour en assurer la pérennité. C’est l’esprit qui a animé le projet présenté ce jour pour le court courrier. Nous mènerons le processus de consultation des partenaires sociaux dans un esprit d’ouverture et de dialogue, et nous nous engageons à accompagner chaque salarié qui souhaitera évoluer vers un nouveau poste ou dans un nouvel environnement professionnel »
Benjamin Smith, Directeur Général d’Air France-KLM a déclaré : « Le réseau domestique français est indissociable de l’histoire d’Air France, il est garant de son ancrage territorial, et permet de relier les régions françaises au reste du monde en offrant plusieurs milliers d’opportunités de correspondance chaque jour. Dans un contexte hautement concurrentiel, nous sommes tous pleinement mobilisés pour défendre un marché domestique essentiel pour Air France mais aussi plus globalement pour le groupe Air France-KLM. »