Bourse : le CAC0 se prend une galette avant l’heure, la baisse est de 1.98 % sur cette semaine
La baisse sensible du CAC40 de cette première semaine 2024, -1.98 %, marque-t-elle un changement de tendance, après la hausse euphorique de 2023 ? À suivre.
samedi 6 janvier 2024, par Denis Lapalus
La baisse tant attendue est arrivée... Est-elle terminée ?
Cela fait quelques semaines, après la période d’euphorie sur l’essentiel de 2023 (+16.5 % sur l’année !), que les gestionnaires de fonds préviennent : le marché est trop optimiste sur les futures baisses de taux d’intérêt. Cela n’a pas manqué. Le CAC40 s’enfonce dans le rouge depuis désormais ces trois dernières semaines. Cette première semaine de janvier, alors que tous les investisseurs ne sont pas encore revenus derrières leurs écrans, montre toutefois que si le marché est vendeur, le soutien est fort.
En effet, lors de cette séance de vendredi, alors que le CAC40 s’enfonçait largement, il est revenu fortement à la hausse lors des dernières minutes avant la clôture. Ce signe montrer que certains investisseurs croient encore à un potentiel effet janvier en 2024.
Faits marquants
- inflation : En zone euro, l’inflation est repartie à la hausse en décembre, à 2,9 % sur un an, contre 2,4 % en novembre. Un rebond légèrement moins fort qu’attendu, et qui s’explique essentiellement par les prix de l’énergie. Il n’empêche. La BCE a toutes les raisons de rester prudente, d’autant que certaines données locales restent préoccupantes.
- Taux d’intérêts : Les traders ont dû revoir leurs paris. Ils envisagent un recul des taux directeurs européens inférieur à 150 pb - soit moins de six allégements de 25 pb. Et concernant la FED, ils ne misent plus que sur 139 pb de baisses cumulées. En réaction, les rendements des dettes d’Etat sont repartis une nouvelle fois à la hausse. Le 10 ans américain a dépassé les 4 % pour la première fois depuis le 13 décembre. Et son équivalent français évolue à 2,70 %, progressant de 15 points de base depuis le début de l’année.
- Emploi US : Une augmentation plus forte que prévu des données ADP sur l’emploi dans le secteur privé et une lecture plus faible que prévu des demandes initiales d’allocations de chômage ont propulsé les rendements à la hausse sur l’ensemble de la courbe. Le rendement du Trésor à 10 ans a de nouveau testé les 4 % et s’est établi près du sommet intrajournalier, en hausse de 8 points de base. Le rendement à 2 ans a augmenté de 5 points de base pour atteindre 4,38 %. Aujourd’hui, le Bureau of Labor Statistics publiera le rapport sur l’emploi, dans lequel les investisseurs examineront de près les emplois non agricoles (prévision médiane : +175k), les salaires horaires (prévision médiane : +0,3% M/M, +3,9% Y/Y), et le taux de chômage (prévision médiane : 3,8%) afin d’obtenir des indications sur le calendrier de la première baisse des taux par la Fed.
- Pétrole : Selon les données de l’EIA, les stocks de pétrole brut à l’échelle nationale ont baissé de 5,5 millions de barils la semaine dernière, dépassant les 5,0 millions attendus. Toutefois, si l’on exclut l’ajout d’un million de barils à la réserve stratégique de pétrole, la baisse s’est réduite à 4,4 millions de barils. En outre, les stocks élevés à Cushing, le point de livraison des contrats à terme WTI, et l’accumulation des stocks d’essence et de distillats ont exercé une pression à la baisse sur le pétrole brut. Le WTI a chuté de 0,7 % à 72,19 dollars et le Brent de 0,8 % à 77,59 dollars. En ce qui concerne le premier trimestre, Ole Hansen, responsable de la stratégie des matières premières chez Saxo, s’attend à ce que le pétrole brut Brent se maintienne autour de 80 dollars, car l’offre hors OPEP et les inquiétudes concernant la croissance mondiale compensent les réductions de production de l’OPEP et l’impact de la tension au Moyen-Orient.
Actions chahutées
- Alstom : Une note négative de Barclays a fait plonger Alstom de près de 10 % jeudi.
- Pernod Ricard : Le lancement d’une enquête en Chine sur les importations de cognac depuis l’Europe a entraîné une chute de plus de 5 % de Pernod Ricard vendredi, portant ses pertes à plus de 9 % sur la semaine.
- STMicroelectronics : Un avertissement sur résultats de la firme israélienne Mobileye, spécialisée dans les logiciels d’aide à la conduite autonome, a pesé sur STMicroelectronics, qui accuse lui aussi des pertes d’environ 10 % sur la première semaine de janvier.
- Apple : Apple, la plus grande société cotée au monde, a perdu plus de 5 %. Le trou d’air des derniers jours doit toutefois être relativisé au vu de l’embellie de la fin d’année. La plupart des grands indices boursiers et beaucoup de sociétés cotées, dont Apple, flirtaient avec leurs plus hauts historiques.