Les marchés financiers plébiscitent les mesures de la BCE
Les marchés financiers ont plébiscité jeudi la décision tant attendue de la Banque centrale européenne (BCE) d’intervenir sans limite sur le marché de la dette des Etats de la zone euro, une mesure susceptible de soulager les pays les plus fragiles comme l’Italie et l’Espagne.
jeudi 6 septembre 2012, par FranceTransactions.com (avec AFP)
Les marchés financiers plébiscitent les mesures de la BCE :
Après avoir réagi dans un premier temps de manière poussive, les places boursières en Europe ont accéléré leur hausse au fur et à mesure que les investisseurs prenaient la mesure de l’importance des décisions.
A la clôture, Paris a gagné 3,06%, Francfort 2,91% et Londres 2,11%. En première ligne, les Bourses de Madrid (+4,91%) et Milan (+4,31%) ont terminé sur une note euphorique.
Un vent d’optimisme soufflait également à Wall Street, où le Dow Jones prenait 1,80% vers 15H50 GMT.
Répondant aux attentes des marchés, la BCE a annoncé son intention de racheter surle marché secondaire, là où s’échange la dette déjà émise par les Etats, des obligations souveraines de maturité allant de 1 à 3 ans.
Ces achats se feront à la condition stricte que les pays qui souhaiteront en bénéficier formulent une demande d’aide au Fonds européen de stabilité financière (FESF), a expliqué son président Mario Draghi à Francfort, à l’issue de la réunion du conseil des gouverneurs de la BCE.
"Le marché a bien aimé le fait que la BCE est prête à intervenir de manière illimitée. Surtout, il n’y a pas eu de mauvaise surprise", a commenté Yves Marçais, vendeur d’actions chez Global Equities.
Les valeurs bancaires ont profité à plein de l’effet Draghi, s’envolant comme Crédit Agricole (+8,44%) et Société Générale (+7,76%) à Paris ou Santander (+4,60%) et BBVA (+5,29%) à Madrid.
L’annonce de l’intervention de la BCE "devrait apporter une certaine stabilité à long terme" aux banques européennes, dont la situation est fragile, et constitue "un signe positif pour les investisseurs", a jugé Fred Dickson, analyste chez DA Davidson.
Dès l’annonce du maintien du principal taux directeur de la BCE à 0,75%, l’euro est monté à son niveau le plus élevé depuis deux mois, à 1,2652 dollar. Vers 15H50 GMT, l’euro valait 1,2628 dollar contre 1,2600 dollar mercredi soir.
Sur le marché de la dette, les taux d’emprunt à long terme de l’Espagne et de l’Italie se détendaient fortement après la réunion de la BCE. Le taux de référence à 10 ans de l’Espagne reculait à 6,065% et celui de l’Italie à 5,315%.
Profitant des espoirs placés dans la BCE, Madrid a passé avec succès un nouveau test jeudi matin, empruntant 3,5 milliards d’euros, le maximum visé, à des taux d’intérêt en forte baisse.
Paris a, de son côté, levé près de trois milliards d’euros à dix ans au taux le plus bas de son histoire.
Les marchés ont suivi également de très près la rencontre jeudi à Madrid entre la chancelière allemande Angela Merkel etle chef du gouvernement Mariano Rajoy, qui tarde toujours à demander une aide globale, après avoir déjà obtenu une enveloppe allant jusqu’à 100 milliards d’euros pour recapitaliser ses banques.
"L’Espagne et l’Allemagne feront tout ce qui est nécessaire pour résoudre de manière définitive la crise de l’euro", a affirmé Mariano Rajoy, tandis que Angela Merkel a assuré qu’il fallait "rétablir la confiance dans l’euro".
Les deux dirigeants se sont toutefois abstenus de donner leur avis sur les mesures de la BCE. "La BCE agit dans le cadre de son indépendance etde son statut", s’est contentée de rappeler Angela Merkel.