Bourse : crise en Italie, récession aux USA, nouvelle hausse des taux de la FED et première pour la BCE, les marchés euphoriques devant tant de mauvaises nouvelles
Puisque tout fonctionne encore à l’envers, le rebond des marchés financiers n’étonne plus personne. Le courant spéculatif est trop fort devant ces multiples mauvaises nouvelles économiques et financières... Des achats à bon compte, sans doute de courte durée, quoique...
lundi 18 juillet 2022, par Denis Lapalus
Prendre toujours les investisseurs à contre-pied !
Depuis la main mise du trading algorithmique sur les marchés financiers, l’évolution des places financières prend, quasiment systématiquement, les investisseurs à contre-pied. Les mauvaises nouvelles s’accumulent ? La bourse grimpe. Un signe d’accalmie et de bons signes, le marché chute. Un flot de mauvaises nouvelles, le marché chute encore plus fort... Bref. Aucune tendance rationnelle, juste de la spéculation à court terme.
Récession aux USA
Du côté des pros, chez Saxo Bank, personne ne s’enflamme. Le sentiment de marché était relativement bien orienté vendredi alors que les anticipations d’inflation à long terme ont été revues à la baisse suite à l’indice Michigan mais ça n’a pas permis d’atténuer les craintes autour d’un risque de ralentissement économique toujours très présent. Les probabilités de récession aux Etats-Unis sont désormais de 47.5% contre 30% en juin. Les marchés se négocient sans réelle direction depuis plusieurs semaines alors que les investisseurs sont extrêmement partagés entre la peur de louper un fort rebond et les craintes autour de l’environnement économique et politique qui pourraient entrainer les principaux indices vers de nouveau plus bas. La saison des résultats couplée à la réunion de la FED à la fin du mois seront les éléments déclencheurs d’un directionnel plus marqué.
Rebond des places financières
Wall Street devrait ouvrir en hausse lundi, les Bourses européennes progressent à mi-séance tandis que le dollar est en baisse avec la perspective d’un resserrement monétaire un peu moins musclé que prévu aux Etats-Unis. Les contrats à terme sur les principaux indices new-yorkais signalent une ouverture en hausse de 1,06% pour le Dow Jones, de 1,04% pour le Standard & Poor’s 500 et de 1,25% pour le NASDAQ. À Paris, le CAC 40 gagne 1,52% à 6.127,89 vers 11h45 GMT. À Francfort, le Dax prend 1,43% et à Londres, le FTSE est en hausse de 1,28%.
Hausse des taux de la FED
Dans l’ensemble, le climat de marché continue de profiter de la perspective d’une hausse de taux de la Réserve fédérale de "seulement" 75 points de base lors de sa réunion du 27 juillet, des responsables de la banque centrale américaine ayant fait part la semaine dernière de leur opposition à un relèvement plus important malgré l’accélération de l’inflation.
Hausse des taux de la BCE
Jeudi, la Banque centrale européenne devrait donner le coup d’envoi d’un cycle de hausse de ses taux, en commençant par un relèvement d’un quart de point. Les observateurs seront aussi très attentifs aux caractéristiques de l’outil anti-fragmentation qui sera présenté pour alléger la pression sur les coûts d’emprunt des membres les plus endettés de la zone euro.
"Ce nouvel instrument devra être efficace, tout en étant proportionné et contenir des garanties suffisantes pour préserver l’élan des États membres vers une politique budgétaire saine. Reste à savoir si le consensus au sein du Conseil est assez fort pour fournir une puissance de feu suffisante pour défendre ce niveau et réduire le risque de fragmentation financière", a déclaré Alexandre Hezez, stratégiste du Groupe Richelieu auprès de Reuters.