Bourse : Fort rebond du CAC40 cette semaine +3.24%, avec +3.23% pour ce seul vendredi, mais personne n’est dupe, le rebond du chat mort ?
CAC40 : vague d’achats à bon compte... Mais attention aux bonnes affaires, si les soldes ont bien débuté en bourse, attention aux deuxièmes démarques ! Les indicateurs économiques sont toujours aussi mauvais.
samedi 25 juin 2022, par Denis Lapalus
Rebond du chat mort pour le CAC40 ?
Après une période de purge sur les cours, les investisseurs ont effectué des achats à bon compte, essentiellement sur des valeurs massacrées. De façon anecdotique, le CAC40 repasse au-dessus des 6000 points. Mais les craintes sont toujours bien là. Cette forte hausse des marchés financiers est le corollaire de la relative accalmie sur les taux d’intérêts de marché. Ainsi l’envolée fulgurante des taux des dettes des Etats s’est calmée, mais attention, la BCE va bouger en juillet, donc tout pourrait bien repartir dans l’autre sens. Même si la hausse est anticipée par les investisseurs, l’on ne sait jamais les impacts réels d’un passage à l’action.
Les valeurs à suivre
- Pernod Ricard : Société Générale a relevé sa recommandation sur Pernod Ricard (+4,81%) de « conserver » à « achat » pour viser 204 euros.
- Vinci : Berenberg a entamé le suivi de Vinci (+2,99%) à « achat » avec un objectif de 105 euros.
- Air France : Deutsche Bank est passé de « vendre » à « conserver » sur Air France-KLM (-1,33%) et cible 1,50 euro.
- Sanofi : Le laboratoire français et son partenaire britannique GlaxoSmithKline (GSK) ont annoncé des résultats positifs pour leur candidat-vaccin contre le Covid-19. Leur sérum, qui contient l’antigène Bêta, a démontré son efficacité et un profil de sécurité favorable, notamment contre le variant Omicron. Hausse de +5.02%
Une baisse attendue... La seconde démarque des soldes
En période soldes sur les marchés actions, il faut toujours attendre la seconde démarque. Tout comme le pensent les analystes de chez Saxo Banque. La période de baisse du CAC 40 est encore loin d’être terminée. Il sera très difficile de rattraper la chute de près de 18% de l’indice parisien depuis le début de l’année. Les segments prometteurs à long terme se font massacrer (ce sont notamment les small caps qui sont sur des segments disruptifs comme le décryptage du génome et encore l’intelligence artificielle). A très court terme, tant que le marché parisien ne chute pas sous les 5858 points, il y a l’espoir que le rebond technique dure un peu. En cas de cassure des 5858 points, il faudra s’attendre à une accélération de la baisse. Dans l’immédiat, le marché va surtout surveiller la publication de l’indice de confiance de l’Université du Michigan pour le mois de juin (version finale). Les anticipations d’inflation à cinq et à dix ans seront scrutées de près (l’anticipation d’inflation à 3,3% en estimation initiale avait affolé dans les salles de marché – c’est un niveau supérieur à 2008). Cet indicateur aura évidemment une influence sur la décision de politique monétaire de la Réserve Fédérale américaine (FED) pour juillet.
Conjoncture économique fortement défavorable
L’INSEE a publié sa note de conjoncture et les nouvelles ne sont pas totalement réjouissantes : l’inflation est attendue à près de 7% en France sur la fin 2022. Le SMIC devrait donc augmenter d’ici là, probablement en août ou en septembre, de près de 2.8% selon la formule de calcul appliquée à ce jour. Les seules bonnes nouvelles seraient la relative bonne tenue du marché de l’emploi en France, ainsi que la forte remontée du taux du livret A, certains envisagent déjà un taux du livret A à 9% en février prochain. Ne pas prendre ses rêves pour la réalité est parfois davantage raisonnable...
L’Allemagne broie du noir, son charbon
Les derniers chiffres PPI de l’inflation en Allemagne, qui mesurent les prix payés par les producteurs, sont une énorme surprise. Les prévisions les plus pessimistes ont été battues : avec plus de 31% de hausse ! L’inflation s’accélère, portée par une crise énergétique qui menace désormais de faire entrer la première puissance industrielle européenne en sévère récession. L’Allemagne se remet au charbon et la rupture énergétique avec la Russie sera un souci majeur.