Bourse : les investisseurs toujours dopés à la sérotonine, les banques centrales désespèrent, le CAC40 ne perd que 1.46% sur la semaine

Quand les investisseurs veulent encore y croire, ce sont les banques centrales qui font le discours sur la réalité. Incroyable renversement d’opinion. Qui va gagner à ce petit jeu ?

samedi 11 février 2023, par Denis Lapalus

Bourse : les investisseurs voient la vie en rose

Pour les boursicoteurs, ce qui compte, c’est le bout du tunnel, la fin du cycle de hausse des taux d’intérêts. Et selon la majorité d’eux, ils voient déjà la lumière au bout du tunnel. Les banques centrales rétorquent qu’ils confondent avec la lumière du train de la récession qui leur arrive droit dessus. Qui a raison ? Qui a tort ? Les banques centrales n’ont pas fait de grande clairvoyance lors des derniers épisodes. Les investisseurs, dont la majorité ont eu peur de rater, la saison des soldes sur les marchés actions, entendent bien ne pas se faire avoir deux fois en aussi peu de temps. Et pourtant, la vérité, comme d’habitude, ne sera probablement ni blanche, ni noire, mais grise... Gris clair ou gris sombre ? Bonne question. Tous les regards se portent logiquement du côté des USA. Et Outre-Atlantique, la fête semble bien être finie. Les licenciements font la une des médias et pour recruter un nouveau salarié, les "welcome bonus" ne sont plus du tout à l’ordre du jour. Tout va si vite de ce côté de l’Atlantique.

Sur la semaine, l'indice CAC40 termine en baisse de -0.27 %, en clôturant à 7235.11 points.
CAC40 au 10 février 2023 : les investisseurs dopés à la sérotonine © FranceTransactions.com

Pic d’inflation en Europe attendu cet été

Les banques centrales répètent que la lutte contre l’inflation n’est pas encore gagnée, et que les hausses de taux vont perdurer encore quelques mois. Mais rien n’y fait. Les investisseurs courent après le papier en jouant une nouvelle poussée vers le haut des marchés. Un pari risqué. Jouer contre les banques centrales est un jeu auquel, pour gagner, il ne faut pas jouer, selon l’adage boursier.

Evolution mensuelle du CAC40 © FranceTransactions.com

Outre-Altantique, l’inflation est toujours attendue à des niveaux bien plus élevés que les 2% visés, plus du double à la fin 2023, ce qui peut faire craindre quelques hausses de taux supplémentaires. Les anticipations sont donc réévaluées à la hausse, provoquant quelques déceptions sur les indices américains. A Wall Street, l’indice NASDAQ Composite des valeurs technologiques, le plus sensible aux taux, perd encore 0,9% aujourd’hui. Il lâche plus de 2,5% sur la semaine, après deux séances particulièrement difficiles, avant-hier et hier.

Taux de la FED à 5%, voire 6%

Comme attendu depuis le début de cette crise, le taux d’intérêt de 5% à 5.25% devrait être atteint, douchant ainsi les investisseurs les plus optimistes. Les marchés actions perdant drastiquement de leur intérêt face au marché obligataire, dont le Momentum est optimal.

Les valeurs

  • L’Oréal : L’Oréal a annoncé jeudi de nouveaux résultats record pour 2022 et se dit "confiant" pour cette année, alors que le marché chinois rouvre. L’action a légèrement reculé de 0,83% à 375,60 euros.
  • Thales : +2,52% à 122 euros
  • Dassault Aviation : +1,11% à 155,30 euros.
  • Orpea : la spéculation fait rage. le titre ORPEA a bondi de 50% à 3,66 euros vendredi et a pris plus de 30% depuis le début de la semaine. Les variations de l’action sont erratiques depuis l’annonce début février de l’arrivée au capital de la Caisse des dépôts (CDC) et d’une réorganisation de la dette du groupe.

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