Bourse : CAC40, baisse de seulement -2.56% sur la semaine, un fort rebond technique d’une naïveté surprenante ce vendredi
Les investisseurs s’attendaient à un rebond technique après ce jeudi noir. Là encore, les mouvements semblent être encore un peu forcés, la hausse de ce vendredi sonnant pour le moins faux. La semaine prochaine indiquera avec plus de clarté la tendance à venir. Les sanctions économiques infligées à la Russie étant pour le moins ridicules.
samedi 26 février 2022, par Denis Lapalus
Les sanctions contre la Russie tellement timorées... Que les investisseurs sont rassurés !
C’est assez incroyable, mais le scénario de l’annexion de la Crimée en 2011 se reproduit. Les sanctions américaines et européennes contre la Russie sont faibles (pour ne pas dire ridicules). Par ailleurs, l’ouverture de Vladimir Poutine à des négociations semble avoir apaisé les inquiétudes des investisseurs. Compte-tenu des précédentes annonces de M. Poutine, les investisseurs semblent faire preuve d’une naïveté exemplaire. Après avoir perdu autour de 4% jeudi, les places européennes ont effacé une grande partie de leurs lourdes pertes de la veille : Paris a rebondi de 3,55%, Londres de 3,91%, Francfort de 3,67%, Milan de 3,59% et l’indice européen de référence l’Eurostoxx 50 de 3,69%. A Wall Steert, le Dow Jones a progressé de 2,51%, l’indice NASDAQ, à forte coloration technologique, a pris 1,64%, et l’indice élargi S&P 500, 2,24%.
Pas de coupure de SWIFT
Le réseau interbancaire SWIFT n’a pas été rompu avec la Russie. L’argument avancé étant que les civils en seraient les premiers impactés. Par ailleurs, avec l’avènement des cryptomonnaies, les échanges économiques resteraient toujours possibles, sans grande difficultés. Seules quelques banques, toujours sous le coup des sanctions depuis 2011 du reste, ont été interdites de transactions. Ainsi, les "sanctions" ne vont à peine freiner la Russie, qui est habituée à être mise à l’écart et est totalement autonome sur les fronts de son économie. C’est d’ailleurs ces sanctions répétées qui ont conduit la Russie à devenir aussi autonome. Alors que les pays Européens ne cessent de pleurer sur leurs difficultés d’approvisionnement, dus à leur manque d’autonomie, ou de diversité de leurs fournisseurs.
Rebond spectaculaire de la Bourse de Paris
Ce vendredi, le CAC 40 a repris 3,55% à 6.752,43 points dans un volume d’affaires toujours étoffé de 6,8 milliards d’euros. « Avec le retour du pétrole en dessous des 100 dollars le baril et le repli des prix du gaz après leur flambée d’hier, il semblerait que les traders anticipent des perturbations limitées sur les exportations russes, que ce soit sous l’effet direct de l’invasion ou du fait des sanctions imposées. Cette dernière option paraît plausible dans la mesure où les sanctions proposées n’ont, à tout le moins, pas véritablement impressionné », a commenté Craig Erlam, analyste marché chez Oanda.
CAC40 et les 40 valeurs
- Casino, rien ne va plus... : La roue tourne pour Casino. Casino a chuté de 10,4% après être tombé en séance sur des niveaux inédits depuis 30 ans alors que le groupe de distribution a fait part d’une forte augmentation de près de 20% de sa dette nette en France en 2021. Les cessions vont devoir s’accélérer.
- Saint-Gobain a progressé de 6,3% après avoir fait état d’un résultat d’exploitation record en 2021. Le groupe a bénéficié du dynamisme du secteur de la construction aux Etats-Unis et en Asie et de son exposition au marché européen de la rénovation. Il indique par ailleurs avoir augmenté ses prix pour tenter de compenser l’impact de l’inflation.
- Engie et Veolia Environnement gagnent respectivement 5,1% et 6,7% à l’instar du Stoxx 600 des « utilitities », meilleure performance du jour en Europe. Les pure-players des énergies renouvelables, à l’image de Voltalia (+8,7%) et de Neoen (+5,1%) ont également profité des opportunités qu’ils offrent en vue de représenter une alternative aux approvisionnements russes. Les titres liés aux matières premières, comme ArcelorMittal (+10%) et Eramet (+9,2%), ont également trusté les meilleures places du jour.
- Vallourec a bondi de 25,9%, meilleure performance du SRD. Le fabricant de tubes sans soudure a présenté des comptes annuels supérieurs aux attentes, portés par un très bon quatrième trimestre et une forte demande en Amérique du Nord. L’optimisme est de mise pour 2022, grâce à la dynamique américaine et à l’envolée des cours du pétrole.
- Valeo a, au contraire, décroché de 12,2% après des prévisions pour 2022 jugées trop prudentes par les analystes, en particulier ceux de RBC Capital, notamment en termes de marge d’excédent brut d’exploitation (Ebitda) et de cash-flow. L’équipementier automobile a présenté son nouveau plan stratégique « Move Up », qui vise à porter sa marge d’Ebitda à environ 14,5% à l’horizon 2025.