Chute du cours du pétrole WTI : le pétrole passe de 130$ à moins de 100$ en l’espace d’une semaine, les prix des carburants à la baisse ?
C’est toujours la même remarque auprès des consommateurs. Quand le prix du pétrole flambe, les prix des carburants s’envolent, mais quand le prix du baril de pétrole brut, la baisse des prix à la pompe est laborieuse.
mardi 15 mars 2022, par Denis Lapalus
Les spéculateurs pris à revers...
Certains imaginaient le cours du pétrole brut autour des 200$ et spéculaient massivement sur l’envolée des cours de l’or noir. Spéculation n’est pas toujours raison. Avec les nouveaux pourparlers entre l’Ukraine et la Russie et le confinement de Shenzhen, centre technologique chinois, ont lesté les cours de l’or noir. Dans un marché très volatil, le WTI américain a chuté de plus de 5% mardi.
WTI, sous les 100$
Des cours en forme de montagnes russes. A l’image de l’aluminium, du cuivre ou encore du gaz, les prix du pétrole ont dévissé et se sont éloignés de leurs récents sommets, dans la foulée de nouveaux pourparlers entre l’Ukraine et la Russie et du confinement de Shenzhen, en Chine. Ce recul intervient plus d’une semaine après que les cours de pétrole ont atteint un record depuis 2008 , dopés par les incertitudes sur l’approvisionnement générées par la guerre en Ukraine.
Pression sur les prix
Les Etats-Unis et la Grande-Bretagne ont décidé d’arrêter d’importer du pétrole en provenance de Russie, troisième producteur mondial de cette matière première. Par ailleurs, Pékin a annoncé dimanche le confinement des 17 millions d’habitants de Shenzhen, centre technologique de la Chine , pour faire face à une recrudescence des cas de Covid dans le pays. La Chine étant le plus grand importateur de brut au monde, cette décision représente un manque à gagner en matière de demande. En parallèle, une lueur d’optimisme apparaît concernant les pourparlers de paix entre la Russie et l’Ukraine.
« Le sentiment sur les marchés des matières premières reste déterminé par les gros titres, les pourparlers entre la Russie et l’Ukraine laissant espérer que les perturbations de l’offre seront minimes », a déclaré Daniel Hynes, de chez Australia & New Zealand Banking Group. « Cela devrait entraîner une pression accrue sur les prix du pétrole. Cependant, cela ne reflète pas la situation fondamentale, le pétrole russe étant de plus en plus isolé », a-t-il ajouté dans les propos rapporté par Les Echos.
Pas d’accalmie sur les prix des carburants avant au moins 3 semaines !
Il est vain d’espérer une baisse de près de 30% des prix des carburants. Il faut en effet de 2 à 3 semaines afin de constater les impacts des variations du cours du baril de pétrole sur les prix des carburants proposés aux consommateurs. Ce décalage temporel fait ainsi dire aux automobilistes que si les hausses des cours sont répercutées, les baisses le sont beaucoup moins. Dans les faits, ce n’est pas la stricte vérité, mais certains distributeurs profitent alors des baisses afin d’augmenter de nouveau leurs marges.