Crise / FDJ : La Française des Jeux se donne 18 mois pour redresser la barre
Non, les Français ne continuent pas de jouer autant aux jeux d’argent quant tout va vraiment mal. La FDJ, qui tient son assemblée générale ce jour, confirme le fort impact de la crise sanitaire : chute de 100 millions d’euros des bénéfices avant impôts sur les premiers mois de l’année, soit -28.90% par rapport à l’ensemble de 2019. Le retour à la normale, situation de 2019, est espéré pour la fin 2021.
jeudi 18 juin 2020, par Denis Lapalus
FDJ : +53,8% de plus-values latentes depuis la privatisation
Cette privatisation FDJ était donc définitivement un bon plan ! Le cours de l’action FDJ ne cesse de progresser, +30% depuis le 1er janvier 2020. À plus de 30 euros le titre est une véritable aubaine pour les particuliers ayant souscrits à la privatisation. Si la FDJ essuie une perte de près de 30% de ses bénéfices sur la première partie de l’année, elle reste une valeur sûre aux yeux des particuliers, cette tenue des cours l’atteste. Les investisseurs sur FDJ, plus "bon père de famille", auront déjà sécurisé leurs gains, +50%, ce n’est déjà pas si mal. Du moins, pour ceux qui ne souhaitent pas attendre la distribution gratuite des actions (1 pour 10 au bout de 10 mois).
L’impact du crise sanitaire sur les activités de la FDJ est majeur
Au 1er trimestre 2020, la FDJ enregistrait des mises en recul de 5 %, à 4,1 milliards d’euros, et un chiffre d’affaires en baisse de 1 %, à 0,5 milliard d’euros. La bonne dynamique du début d’année a été stoppée par les premières conséquences de l’épidémie de Covid-19. Depuis le 16 mars, début du confinement, les mises affichent un recul de près de 60 % avec :
- Une baisse des mises loterie hors Amigo de plus de 40 % ;
- La suspension totale du jeu Amigo depuis le 19 mars ;
- Une réduction de près de 95 % des paris sportifs suite à l’annulation de la plupart des compétitions.
Chute de 100 millions des bénéfices (EBITDA)
Sur deux mois de confinement, cette tendance se traduit aujourd’hui par un impact mécanique proche de 200 millions d’euros sur le chiffre d’affaires et de 100 millions d’euros sur l’EBITDA. La baisse des bénéfices avant impôts et amortissements est de l’ordre de -28.90% par rapport à l’ensemble de 2019.
Plan d’économies de 80 millions d’euros et réduction du dividende de -30% à 0.45€
Le Groupe a d’ores et déjà engagé un plan d’actions visant à économiser sur le reste de l’année 2020 plus de 80 millions d’euros, soit plus de 10% de ses coûts fixes annuels. Compte tenu des incertitudes engendrées par cette crise inédite, le Conseil d’administration a décidé de proposer à l’Assemblée générale du 18 juin de maintenir le versement d’un dividende mais d’en diminuer le montant de 30% à 0,45 € par action.
Un retour à la situation de 2019 pas avant fin 2021, si tout va bien...
Alors que les craintes d’une seconde vague se font de plus en plus insistantes, dans le quotidien Les Echos du 18 juin 2020, Stéphane Pallez, PDG de la FDJ, confirme que le retour à la situation de 2019 sera long : "Notre évaluation communiquée le 21 avril, en même temps que notre activité du premier trimestre, s’est vue confirmer depuis", dit-elle. "Nous constatons un manque à gagner sur les deux mois de confinement de 200 millions d’euros pour le chiffre d’affaires annuel et de 100 millions pour l’Ebitda. Une nouvelle estimation du niveau d’activité sera livrée le 29 juillet", ajoute-t-elle, espérant le ramener d’ici la fin 2021 au niveau qui était le sien à la fin 2019.