Bourse : après le nouveau record, un regard sur les impacts de l’épidémie, et un léger doute...
La Bourse de Paris a de nouveau basculé dans le rouge (-0,80%) jeudi, au lendemain d’un record annuel, surveillant toujours le nombre de nouvelles contaminations au coronavirus et les conséquences économiques de l’épidémie.
jeudi 20 février 2020, par FranceTransactions.com (avec AFP)
La Bourse de Paris redescend de ses sommets de la veille (-0,80%)
L’indice CAC 40 a reculé de 48,9 points à 6.062,30 points, dans un volume d’échanges nourri de 4milliards d’euros. La veille, il avait fini en hausse de 0,90%. La cote parisienne a débuté à l’équilibre avant de perdre du terrain. "Le fil conducteur sur les marchés depuis plusieurs semaines reste l’épidémie de coronavirus", a commenté auprès de l’AFP Emmanuel Auboyneau, gérant associé chez Amplegest. Reste que "depuis quelques jours, malgré les craintes liées à ce virus, les marchés sont quand même relativement fermes" car "il semblerait qu’il y ait plutôt une décélération du nombre des contaminations en Chine", a-t-il ajouté.
Plus de 2.100 morts
La commission nationale de la Santé a fait état de 114 décès supplémentaires en Chine en 24 heures, ce qui porte à 2.118 le nombre total de morts au niveau national (hors Hong Kong et Macao). Mais elle a surtout annoncé un nombre de nouvelles contaminations (394) en forte baisse. Pour autant, "l’impact sur le chiffre d’affaires d’un certain nombre de sociétés en Chine est très important", a encore relevé M. Auboyneau. L’épidémie actuelle pourrait ainsi entraîner un manque à gagner de 27,8 milliards de dollars pour les compagnies aériennes, dont12,8 milliards sur le seul marché intérieur chinois, a estimé jeudi l’Association internationale du transport aérien (Iata). "Ce qui tient en même temps les marchés, c’est qu’à partir du moment où ce virus s’est déclaré, les banques centrales sont devenues encore plus accommodantes, notamment la banque centrale chinoise qui a fait plusieurs gestes", selon lui. Pékin a en effet encore poussé les feux en matière de soutien à l’économie ce jeudi avec une baisse d’un dixième de point d’un de ses taux d’intérêt de référence.
Moral des consommateurs en recul en Allemagne
Côté indicateurs, le moral des consommateurs allemands devrait en revanche légèrement reculer en mars à cause du coronavirus, selon le baromètre GfK publié jeudi. En France, l’inflation est restée stable en janvier à 1,5% sur un an.
Aux USA, tout va très bien, trop bien ?
Aux Etats-Unis, la croissance de l’activité manufacturière de la région de Philadelphie a fortement accéléré en février, selon l’indice de l’antenne locale de la Fed.
Les valeurs du CAC40
Sur le terrain des valeurs, Eramet a plongé de 13,67% à 32,59 euros, pénalisé par la publication d’une perte nette de 184 millions d’euros en 2019 et des perspectives qui s’annoncent encore compliquées pour cette année.
- Vallourec s’est enfoncé de 8,58% à 2,17 euros après l’annonce d’une augmentation de capital de 800 millions d’euros qui suscite beaucoup de questions parmi les investisseurs.
- CNP Assurances a chuté de 5,94% à 16,15 euros en dépit d’une hausse robuste de son bénéfice 2019 au moment où le groupe s’apprête à rejoindre le giron de La Banque Postale.
- Axa a perdu 3,47% à 24,49euros, lesté par un bénéfice net inférieur aux attentes même s’il a fait un bond de 80% en 2019.
- Schneider Electric est monté à l’inverse de 5,65% à 102,90 euros, soutenu par une nouvelle année record en 2019, avec un bénéfice net en hausse de 3,4%.
- Air-France-KLM a souffert (-3,49% à 9,39 euros) d’un bénéfice net en recul de 31% pour 2019, plombé par le carburant et le fret aérien. Le groupe aborde 2020 avec la menace du coronavirus dont l’impact est estimé d’ici avril entre 150 et 200 millions d’euros.
- ADP a cédé 1,48% à 166,50 euros. Le groupe a signé un accord portant sur le rachat, pour un montant de 1,36 milliard d’euros, d’une participation de 49% du groupe indien GMR Airports qui compte dans son portefeuille sept aéroports situés en Inde, aux Philippines et en Grèce.
- Bouygues a engrangé 4,57% à 41,20 euros, portépar des résultats supérieurs aux attentes en dépit d’un recul de son bénéfice net en 2019, après des éléments exceptionnels l’ayant gonflé un an plus tôt.
- Nexans a baissé de 4% à 47,80 euros, affaibli par une perte nette de 118 millions d’euros en 2019 à la suite de charges de restructuration.