La parité euro/dollar (1 euro = 1 dollar) atteinte, une première depuis 20 ans : quels impacts pour vos finances personnelles ?
Cela n’était pas arrivé depuis 20 ans ! L’euro et le dollar sont à la parité. Un niveau symbolique qui a tout de même une grande importance pour vos finances personnelles et vos placements.
vendredi 8 juillet 2022, par Denis Lapalus
Parité euro/dollar, une situation rarissime
Le fait que le cours de change Euro/Dollar avoisine la parité, 1 euro = 1 dollar, n’est en rien un record. Cette parité a été rencontré par le passé à de multiples reprises. Toutefois, cela fait désormais 20 ans que cette situation ne s’est pas produite. Il faut se rappeler que l’Euro a été crée en 2000 (sur les marchés financiers), puis mis à disposition des citoyens à compter du 1er janvier 2002.
Cours Euro (EUR) / Dollar (USD) : les records historiques
Records historiques cours de change Euro/Dollar
Dates des records | Sens vis à vis de l’Euro | Cotation EUR/USD |
---|---|---|
26 octobre 2000 | Baisse | 1 € = 0,8252 USD |
15 juillet 2008 | Hausse | 1 € = 1,6038 USD |
Risque de change et risque de zones géographiques
L’euro dévisse fortement face au dollar. Cette situation traduit les risques plus importants que les investisseurs attribuent à la zone Europe par rapport à la zone continentale américaine. La paire EUR/UD est en bonne position pour atteindre la parité. Cet euro faible va rapidement devenir un casse-tête pour la Banque Centrale Européenne qui ne peut pas tolérer que l’inflation importée augmente substantiellement du fait de la baisse du taux de change. Les risques sont donc accrus pour la zone Euro et la BCE devrait être tentée de relever bien plus fortement ses taux qu’escompté et annoncé jusqu’à maintenant.
Voyages à l’étranger
Pour les particuliers, la sanction est immédiate, dès lors que le dollar est en hausse face à l’euro. À l’étranger, hors de la zone euro, le dollar reste la devise pivot pour effectuer les conversions. Les touristes se rendant sur le continent américain pour ces vacances d’été vont dépenser bien davantage qu’anticipé. Le coût de la vie relatif sera d’autant plus élevé outre-Atlantique pour un européen, sans même tenir compte de l’inflation galopante qui sévit partout sur le globe.
Tous les actifs libellés en dollars augmentent...
C’est la mauvaise nouvelle pour les Européens. En effet, le pétrole, principal source de l’inflation subie actuellement est coté sur les marchés internationaux en Dollars. Indépendamment donc de la propre variation de son cours, pour un cours donné, un acheteur en euros devra débourser davantage afin d’acheter un baril de pétrole brut. Les autres matières premières, à l’instar du cuivre ou de l’or se négocient également en dollars. Pour les fonds d’investissements dont les revenus (distribution) sont versés en EUR, et crédités sur les comptes titres des investisseurs en USD, les investisseurs concernés sont également pénalisés.
Ainsi pour le pouvoir d’achat des Européens, les conséquences sont négatives et se font déjà sentir avec l’inflation. Par exemple, un téléphone qui vaut 500 dollars pouvait être acheté l’équivalent de 420 euros il y a un an quand l’euro valait 1,19 dollar. Désormais, avec la parité, il vaut donc théoriquement 500 euros. Une perte nette de 80 euros de pouvoir d’achat. Les produits non-alimentaires pourraient à leur tour connaître une poussée inflationniste si l’euro poursuit sa chute. Or c’est le cas des 25 catégories de produits les plus achetés en France (informatique, téléviseurs, textile, équipements divers...) sont tous majoritairement importés. Idem pour le carburant : les achats de pétrole son libellés en dollars et le décrochage de l’euro pourrait atténuer l’impact de la baisse des cours observée depuis quelques semaines.
En revanche, les investisseurs percevant des revenus en dollar bénéficient ainsi de la hausse du dollar face à l’euro. Au niveau des sociétés, cela fait dire qu’une entreprise comme Airbus, dont les factures sont émises en dollar, bénéficie de cet envolée du dollar. En revanche, la compagnie aérienne Air France, dont les coûts sont en dollars et les revenus majoritairement en euros, est largement pénalisée.