Privatisation de la Française des Jeux, du 7 au 20 novembre 2019 : faut-il miser sur FDJ ? Avis
Une décote de seulement de 2% sur le prix de l’action, 1 action gratuite pour 10 achetées au bout de 18 mois, un prix de privatisation non encore déterminé pais oscillant entre 15 et 20 euros. Si FDJ, la pépite de l’Etat Français plaît aux particuliers, vont-ils souscrire massivement pour autant ? Pas certain. Pour les particuliers, les privatisations, comme les histoires d’amour, finissent mal, en général.
lundi 4 novembre 2019, par Denis Lapalus
La privatisation de la Française des jeux (FdJ) sera lancée à partir du 7 novembre. Une partie importante des Français semblait être contre cette privatisation, souhaitant laisser cet actif à l’État, vont-ils changer d’opinion et souscrire finalement ? De nombreux Français pourraient investir de façon "affective" ou "emotionnelle"’ dans la FDJ, ce qui n’est jamais un bon signe.
Privatisation de FDJ : du 7 au 20 novembre 2019
L’Etat contrôle actuellement 72% de l’entreprise mais le Parlement français a définitivement adopté en avril la loi Pacte, qui autorise le transfert au privé de la majorité du capital de la FdJ, tandis que l’Etat restera actionnaire minoritaire à hauteur de 20% au minimum. Le gouvernement souhaite tirer « plus d’un milliard d’euros » de cette privatisation, a indiqué récemment la PDG de l’opérateur Stéphane Pallez. Mais Bruno Le Maire a refusé de fixer un chiffre : « donner un objectif revient à fixer une limite, et je ne veux pas fixer de limite à notre ambition ».
2% de décote, 1 action pour 10 achetées au bout de 18 mois
« Pour les particuliers, sous réserve de validation par l’Autorité des marchés financiers, une action gratuite sera accordée pour dix actions achetées, si ces actions sont conservées dix-huit mois. Je souhaite par ailleurs qu’une décote de 2 % sur le prix de l’action achetée soit appliquée », détaille-t-il par ailleurs.
« L’État conservera l’intégralité des recettes fiscales et sociales versées par la FdJ, soit 3,5 milliards d’euros. Ce montant pourra augmenter si l’entreprise croît », souligne Bruno Le Maire.
Privatisations : rarement un bon plan !
Les particuliers investisseurs se font souvent "rincer" lors des privatisations. Ils se souviendront notamment de France Télécom en 1997, -50% depuis sa privatisation, maintenant sous le nom d’Orange, de Gaz de France, devenue Engie, une belle chute de -45% et cerise sur le gâteau EDF dont le cours de l’action a dévissé de -66% en 12 années. Et pourtant tous ces fleurons français étaient à l’époque vendus comme étant de "bonnes affaires"...
La roue tourne rapidement : avec la privatisation, Vincent Boy, analyste marché pour le courtier en ligne IG, indique : « la FDJ va devoir verser 380 millions d’euros à l’Etat avant juin 2020 pour conserver son monopole. Elle va certainement devoir emprunter, ce qui fera baisser le résultat net. Pour amortir cet emprunt, le titre pourrait être moins avantageux pendant plusieurs années. ». Pour les marchés, ces éléments d’incertitude ne sont jamais rassurants.
Faut-il investir immédiatement ou attendre le 12 novembre ?
Comme toujours, en matière d’investissements boursiers, le timing est primordial. Compte-tenu du faible avantage financier proposé par le gouvernement pour la mise en vente des actions FDJ, il est conseillé soit d’attendre quelques jours avant de potentiellement se positionner sur le titre lors de cette privatisation ou d’attendre encore plus longtemps, si le cours chute, afin d’acheter des titres bon marché. Ainsi Vincent Boy confirme : « Mais je laisserais passer quand même quelques jours avant de me positionner. Le 12 novembre, l’entreprise a notamment prévu de faire un point sur sa stratégie auprès des actionnaires individuels. »
Investir sur des actions, c’est pour le long terme. Les particuliers achètent trop tôt, dès l’opération de privatisation. C’est rarement le meilleur moment. Les plus audacieux achètent, non pas lors de l’opération de privatisation, mais quelques heures, jours ou semaines après. La mise sur le marché de tous ces titres provoquant, le plus souvent, une baisse des cours, et quitte à passer à côté d’une bonne affaire...
Privatisations : pas de démarchage des banques, c’est interdit !
Cette fois-ci, les épargnants seront protégés par la loi. Leur conseiller financier n’ont plus le droit de démarcher leur client afin de leur proposer de participer à la privatisation (Mifid II oblige). Il est probable que certains ne résistent pas à la tentation, les commissions proposées pour les intermédiaires étant
Privatisation de ADP : aucune précision pour le moment
Le vaste programme de cessions d’actifs auquel la loi Pacte ouvre la voie vise à alimenter un fonds de 10 milliards d’euros consacré à l’innovation : si le projet de privatisation du gestionnaire des aéroports de Paris (Groupe ADP) se heurte à un référendum d’initiative partagée, le processus suit normalement son cours pour la FdJ, deuxième loterie européenne et quatrième mondiale. Concernant ADP, en revanche, « aucune décision ne sera prise avant la fin du processus » de référendum, indique-t-il.