Un nouveau Green New Deal, avec 500 milliards d’euros d’emprunt sur les marchés, fait exploser les indices européens à la hausse
Avec 500 milliards d’euros d’emprunt sur les marchés financiers, la proposition d’Angela Merkel et d’Emmanuel Macron est une première pour la zone Euro. Les fonds de cet emprunt, dont les clés de répartition pour le remboursement seront les mêmes que pour le budget, seront attribués en priorité aux pays ayant les plus souffert de la pandémie. Les indices européens exultent, le CAC 40 signe une hausse de plus de 5%.
lundi 18 mai 2020, par Denis Lapalus
500 milliards d’emprunt sur les marchés financiers
Cet argent, levé sur les marchés, sera remboursé sur une échéance longue, ont indiqué les deux responsables, Angela Merkel et Emmanuel Macron, lors de la présentation ce lundi 18 mai de cette initiative fraco-allemande. Les pays de la zone euro ayant le plus souffert économiquement de la pandémie en seront les plus grands bénéficiaires. L’Italie vient de suite à l’esprit, mais la France également. Le tourisme étant le secteur le plus touché.
Une commission sera en charge d’établir la liste des pays les plus touchés par la crise. Ainsi, dans la déclaration, il est indiqué que ce fonds soit "doté de 500 milliards d’euros en dépenses budgétaires de l’UE pour les secteurs et régions les plus touchés, sur la base des programmes budgétaires de l’UE et dans le respect des priorités européennes". "Il renforcera la résilience, la convergence et la compétitivité des économies européennes, et accroîtra les investissements, notamment dans les transitions écologique et numérique et dans la recherche et l’innovation", précise le texte. "Les financements du Fonds de relance seront ciblés sur les difficultés liées à la pandémie et sur ses répercussions." "Il s’agira d’un complément exceptionnel, intégré dans la décision relative aux ressources propres, avec un volume et une date d’expiration clairement spécifiés, et qui sera lié à un plan de remboursement contraignant au-delà du prochain CFP sur le budget de l’UE", ajoutent les deux pays.
En réaction à la conférence de presse donnée par la chancelière allemande et le président français, la présidente von der Leyen a déclaré : « Je me réjouis de la proposition constructive de la France et de l’Allemagne. Elle reconnaît l’ampleur du défi économique auquel l’Europe est confrontée, et met à juste titre l’accent sur la nécessité de trouver une solution qui maintienne le budget au cœur de ses priorités. Cette proposition va dans le sens de celle préparée par la Commission, laquelle tiendra également compte des points de vue de tous les États membres et du Parlement européen. »
La Commission est convaincue que la stratégie de relance économique doit se fonder sur trois piliers différents, œuvrant de concert :
- les mesures immédiates qui ont été prises pour permettre aux États membres de soutenir l’économie principalement sous la forme du cadre souple pour les aides d’État et du déclenchement de la clause dérogatoire générale du Pacte de stabilité et de croissance, ainsi que du soutien apporté par la BCE et la BEI ;
- les 540 milliards d’euros de prêts sous différentes formes qui constituent le cœur de la réponse de l’Eurogroupe, y compris le programme de la Commission SURE ;
- et le Cade financier pluriannuel complété par l’instrument de relance, que la Commission adoptera la semaine prochaine.
Ensemble, ces plans doivent permettre aux États membres et aux entreprises de résister à la crise et de lancer ensuite les investissements massifs nécessaires pour remettre l’économie européenne sur les rails.