ISR : l’investissement solidaire et responsable s’impose de fait aux épargnants, lentement mais surement
Une proportion croissante d’épargnants français détient des fonds investissement responsable (IR) ou se dit prête à investir dans ces produits, avec une sensibilité particulière pour l’enjeu environnemental, selon une étude de CPR AM, filiale d’Amundi, publiée jeudi. D’un autre côté de plus en plus de fonds sont labelisés ISR et leur présence devient obligatoire dans les placements épargne long terme.
jeudi 28 janvier 2021, par FranceTransactions.com
ISR : une progression inéluctable, par tendance sociétale et de par la réglementation
L’ISR s’impose logiquement aux épargnants, par choix, mais également par l’aspect réglementaire. Au moins un fonds ISR est désormais obligatoire dans l’offre financière de tous contrats d’Assurance-Vie multisupports, tout comme dans les offres de plans épargne retraite. La présence de fonds ISR était déjà obligatoire dans les produits d’épargne salariale. Ainsi, un épargnant n’investissant pas à l’aveugle, avec une partie de son capital sur des placements à risques a de fait, déjà croisé un fonds ISR lors de choix de ses supports d’investissements.
ISR : un engouement fort des épargnants
Près d’un tiers des personnes interrogées possèdent des fonds IR, contre seulement 21% en 2019, et 44% déclarent être prêts à investir plus de 30% de leur épargne dans ces produits, dont une majorité d’épargnants jeunes (25-34 ans), relève cette 2e édition du baromètre "Les épargnants et l’investissement responsable" de la société de gestion CPR AM. Un engouement que les professionnels ont bien compris puisque 52% des conseillers évoquent désormais systématiquement les produits IR auprès de leurs clients, contre 28% en 2019.
Assurance-vie : les placements dans les fonds ISR, responsables, verts et solidaires ont le vent en poupe
Manque de clarté sur l’ISR, concrètement
L’ISR c’est bien sur le papier. Mais dès lors qu’il faut donner des détails concrets, l’épargnant a bien du mal à voir de quoi il s’agit. Et d’ailleurs, Le manque d’information sur ces produits continue toutefois de constituer le frein principal à l’investissement pour 31% des épargnants, qui réclament davantage d’indicateurs permettant de mesurer l’impact de ces placements dits responsables. Le respect et la protection de l’environnement restent pour plus de la moitié des sondés la thématique prioritaire. Un enjeu auquel les 35-49 ans sont particulièrement sensibles tandis que c’est la problématique de l’égalité des sexes qui l’emporte chez les plus jeunes (18-24 ans). Si pour 72% des professionnels, l’accélération de la demande pour les produits d’investissement responsable s’explique par une prise de conscience sur les enjeux climatiques, ils sont 56% à considérer que le contexte sanitaire a aussi joué.
Quelles sont les SCPI labelisées ISR ?
De plus en plus de fonds labelisés ISR, cela pose question...
Avec déjà plus de 700 fonds labelisés ISR, l’épargnant peut commencer à douter de l’effet de ses investissements. En effet, les labélisations avancent rapidement, mais les effets concrets sur l’environnement ou les critères sociétaux ne sont que peu quantifiables. Alors le doute pourrait commencer à s’installer, les gestionnaires d’actifs profitant de cet engouement pour verdir des fonds assez facilement.
La première partie du baromètre sur les épargnants se base sur un sondage mené auprès d’un échantillon représentatif de la population de 1.045 personnes possédant une Assurance Vie, un PEA ou un compte titres, ou ayant une épargne de plus de 10.000 euros, et interrogées en novembre 2020. La deuxième s’est penchée sur les acteurs du secteur avec une enquête menée auprès de 475 personnes (75 conseillers en banque privée et 400 conseillers en gestion de patrimoine) en novembre et décembre 2020.