Les fonds à formule ou fonds structurés
Fonds à formule ou fonds structurés : Placements à terme dont la performance est soumise à conditions (variation d’un indice de référence par exemple). Des conditions parfois irréalistes, mais avec des promesses de gains appâtant les épargnants les plus cupides.
lundi 3 février 2014, par Simon Lenoir
Anciennement nommés fonds à formule, le marketing bancaire les a renommés fonds structurés, histoire de tenter de se défaire de cette image négative liée aux fonds à formules.
Les exemples de fiasco de fonds à formule ne manquent pas. Les affaires Doubl’ô de la Caisse d’Epargne, mais également Jet 3 de BNP Paribas ou encore Benefic (La Banque Poste) illustrent le manque de compréhension des épargnants vis à vis de ces fonds à formule.
Commercialisés principalement par les agences bancaires des banques à réseaux, le public peu averti, se laisse facilement séduire, par des promesses de capital garanti et de performances, que ces fonds ne tiendront pas, tant les conditions fixées pour leur réalisation sont improbables.
Fonds à formule : Un support financier complexe
Il s’agit de fonds dont la performance est calculée sur la base d’une formule et d’une référence plus ou moins compliquée. La performance peut être, par exemple, liée à l’évolution de la référence choisie (65 % de la progression du CAC 40) ou à la condition que la référence retenue réalise un comportement donné. Dans tous les cas, la performance ne sera connue qu’au moment de l’application de la formule de calcul.
Les fonds à formule comporte une période de souscription, l’épargne doit être bloquée pour une durée fixée au départ. Toute sortie anticipée est réalisée à la valeur liquidative du fonds.
Fonds à formule : La tendance, un capital garanti, mais sous multiples conditions
Après la crise financière, les fonds à formule proposés actuellement s’orientent de plus en plus vers un placement de type obligataire : un placement garanti à l’échéance seulement. Ainsi, l’épargnant est assuré de retrouver l’intégralité de son capital, mais uniquement à l’échéance du placement, soit plusieurs années. Côté rendement, à la différence des obligations, cela reste aléatoire, lié à l’évolution d’un support sous-jacent, un indice boursier généralement. Autrement dit, si l’épargnant est assuré de retrouver son capital à l’échéance, rien n’est acquis pour la moindre rémunération.
Fonds à formule : Les exemples de back-testing ne valent strictement rien !
Le back-testing consiste à évaluer la performance théorique d’un rendement avec des cours passés, afin de montrer, aux investisseurs indécis, les performances théoriques du placement. Bien évidemment, le back-testing est dans ce cas, utilisé à des fins commerciales, la période de référence pour l’utilisation des cours passés est toujours favorable à la formule du fonds. Le législateur a donc demandé aux sociétés de gestion de présenter également un scénario défavorable...
Le back-testing peut induire en erreur une partie des investisseurs, laissant ainsi penser que la même situation peut se produire, alors que les performances passées ne préjugent en rien de celles à venir, inutile donc de regarder derrière soi pour tenter de connaître l’avenir.
Mais le plus grave est que les épargnants pensent réellement que le capital est totalement garanti. Ce n’est pas vrai, seul le capital placé est garanti à terme. Or, les frais de souscription, ainsi que les frais de gestion vont venir grignoter le capital investi. Au final, même avec la garantie appliquée de capital à l’échéance, l’épargnant perdra une partie de son capital initial.
Fonds à formule : les frais inhérents
Les droits d’entrée sont fixés en moyenne entre 3 et 5 %. Les frais de gestion sont de l’ordre de 1,5 %. Des pénalités pour rachat anticipé sont appliquées ; elles sont en général de 4 %.
Les fonds à formule sont donc des promesses de performance sur des paris plus ou moins risqués. Ce type de placement est donc avant tout réservé aux investisseurs joueurs, acceptant de perdre une partie de leur capital, et ce, même si le fonds indique une garantie du capital à échéance.