Impôt 2024 : AE / micro-entrepreneurs, BIC, BNC, ce qu’il faut savoir pour déclarer vos revenus

Auto-entrepreneurs, la période de déclaration de vos revenus touche bientôt à sa fin (début juin pour l’année 2020). Il est important de ne pas se tromper, la fiscalité française étant particulièrement compliquée.

dimanche 24 avril 2022, par FranceTransactions.com

Même si la terminologie d’auto-entrepreneurs (AE) n’existe plus depuis quelques années déjà, beaucoup d’indépendants l’utilisent encore. Officiellement, le terme de micro-entrepreneur est celui à utiliser. Cela représente strictement la même chose. Si le calendrier fiscal 2020 a été amendé, suite à la pandémie COVID, les principes de la déclaration de revenus n’ont pas changé. Sur votre espace contribuable, le même qui vous a sans doute permis de bénéficier des aides financières qui vous sont réservées aux indépendants, vous pouvez effectuer la déclaration de vos revenus.

Principe du régime spécifique des micro-entrepreneurs

Le gouvernement a remis à jour son aide en ligne et précise les contours à connaître avant de se lancer dans la déclaration de ses revenus. Le régime des micro-entrepreneurs est un régime unique et simplifié de l’entreprise individuelle. Il permet de bénéficier de formalités de création d’entreprise allégées, d’un mode de calcul et de paiement simplifié des cotisations sociales et de l’impôt sur le revenu.

En bref : Le mico-entrepreneur déclare son chiffre d’affaires. Un abattement est appliqué par le fisc, et le solde est imposable à l’impôt sur le revenu.

Un seul choix à faire : régime classique (par défaut) ou prélèvement libératoire (optionnel)

D’un point de vue fiscal, le micro-entrepreneur a le choix entre le régime fiscal « classique » de la micro-entreprise (régime de droit commun) et le prélèvement libératoire de l’impôt sur le revenu (régime optionnel).

Pour devenir ou rester micro-entrepreneur, votre chiffre d’affaires hors taxe annuel (chiffre d’affaires effectivement encaissé au cours de l’année civile) ne doit pas dépasser les seuils suivants :
  • 170 000 € pour les activités de commerce et de fourniture de logement (hôtels, chambres d’hôtes, gîtes ruraux classés en meublés de tourisme, meublés de tourisme)
  • 70 000 € pour les prestations de service et les professions libérales relevant des BNC ou des BIC. Si l’activité est créée en cours d’année, les seuils doivent être ajustés au prorata du temps d’exercice de l’activité.

Comment déclarer vos revenus issus de votre activité de micro-entrepreneur ?

Vous devez inscrire dans la déclaration de revenus (N° 2042-C-PRO) le montant de votre chiffre d’affaires (CA) ou de vos recettes brutes annuelles. Il vous suffit de porter le montant de votre chiffre d’affaires (BIC) ou de recettes (BNC) dans la déclaration complémentaire de revenus (n°2042-C Pro) dans la partie intitulée « revenus industriels et commerciaux professionnels / Régime micro BIC » ou « revenus non commerciaux professionnels / Régime micro BNC ».

Ce montant sera ensuite réduit automatiquement lors du calcul de votre impôt d’un montant forfaitaire (qui varie selon l’activité exercée par l’entreprise), à savoir :

  • 71 % du CA pour les activités d’achat de biens destinés à être revendus en l’état, de fabrication de biens (en vue de leur vente), de produits à partir de matières premières (farine, métaux, bois, céramique...), de vente de denrées à consommer sur place, de fournitures de prestations d’hébergement ;
  • 50 % du CA pour les autres activités industrielles et économiques ;
  • 34 % du CA pour les activités libérales. Ce montant forfaitaire ne peut pas être inférieur à un montant minimum de 305 euros pour 2019 représentatif de vos frais professionnels.

Les revenus professionnels ainsi déterminés sont ensuite soumis à l’impôt sur le revenu (application du barème progressif) avec, le cas échéant, les autres revenus de votre foyer fiscal.

Barème 2019 des impôts sur le revenu, applicable sur les revenus 2018.
Tranches marginales d'imposition sur le revenu Taux d'imposition
Jusqu'à 10.064 €0,00 %
De 10.065 € à 27 794 €14,00 %
De 27 795 € à 74 517 €30,00 %
De 74 518 € à 157 806 €41,00 %
A partir de 157 807 €45,00 %
Attention : ce système d’imposition sur le chiffre d’affaires peut faire basculer votre activité de micro-entreprise dans le rouge, puisque si vous possédez des revenus par ailleurs, l’application de votre tranche marginale la plus élevée sur votre chiffre d’affaires de votre micro-entreprise, après abattement, peut se révéler être une source de perte d’argent pour vous. Faites donc bien vos comptes !

Le crédit d’impôt complémentaire

L’année dernière avec la mise en œuvre du prélèvement à la source, afin que vous n’ayez pas à payer 2 années d’impôt sur le revenu (impôt sur les revenus 2018 et impôt à la source sur les revenus 2019), le montant de l’impôt sur vos revenus courants a été annulé par le biais d’un crédit d’impôt pour la modernisation du recouvrement (CIMR). C’était le dispositif dit de l’année de transition ou encore de « l’année blanche ». Vos revenus de 2018 n’ont pas été imposés, à l’exception notamment de ceux ayant été considérés par l’Administration fiscale comme « exceptionnels » de par leur montant par comparaison avec le plus élevé des bénéfices des 3 années précédentes, en 2015, 2016 et 2017.

Le crédit d’impôt complémentaire en 2020

Si en 2019, votre bénéfice imposable est supérieur ou égal au bénéfice imposable de l’année 2018, vous serez automatiquement remboursé de l’impôt 2019 appliqué sur les revenus 2018 qui avaient été considérés comme exceptionnels par le biais d’un crédit d’impôt complémentaire. Ce crédit d’impôt vous sera automatiquement attribué lors de la liquidation en 2020 du solde de l’impôt sur le revenu dû au titre de l’année 2019.

Si votre bénéfice imposable de l’année 2019 est inférieur au bénéfice imposable de l’année 2018 mais supérieur au plus élevé des bénéfices imposables des années 2015, 2016 ou 2017 ayant servi pour le calcul du CIMR en 2019, vous serez remboursé partiellement (différence entre le crédit d’impôt qui aurait été accordé sur la base d’un montant égal au bénéfice de l’année 2019 et le crédit d’impôt effectivement accordé en raison de son plafonnement). Si votre bénéfice imposable de l’année 2019 est inférieur au bénéfice imposable de l’année 2018 et inférieur au plus élevé des bénéfices imposables des années 2015, 2016 ou 2017, vous ne serez pas remboursé.

Le régime optionnel : le versement forfaitaire libératoire

Si le régime classique ne vous convient pas, et si vous remplissez certaines conditions, vous pouvez opter pour ­le régime dit du "versement libératoire" de l’impôt sur le revenu. Cette option permet de soumettre ce revenu à un barème fixe (précisé ci dessous). Elle vous permet aussi de payer l’impôt au fur et à mesure de l’encaissement de votre chiffre d’affaires, en même temps que vos charges sociales.

En tant que micro-entrepreneur, vous pouvez - sous conditions - opter pour un versement libératoire de l’impôt sur le revenu, qui permet de régler en même temps, à la fois l’impôt sur le revenu et les charges sociales obligatoires. Cette option permet de payer un pourcentage du chiffre d’affaires correspondant au montant de l’impôt sur le revenu. Ce pourcentage est fixé de la manière suivante :

  • 1 % pour les entreprises de vente ou de fourniture de logement
  • 1,7 % pour les entreprises réalisant des prestations de service
  • 2,2 % pour les titulaires de bénéfices non commerciaux. À ces taux s’ajoutent ceux du versement forfaitaire libératoire des charges sociales.

Pour choisir cette option, il faut s’adresser à la caisse de la Sécurité sociale des indépendants (ex RSI) ou à l’Urssaf, s’il s’agit d’une activité libérale :

  • lors de la déclaration d’activité (ou dans les 3 mois) avec une application immédiate
  • en cours d’activité, au plus tard le 31 décembre pour une application l’année suivante.

En cas d’option pour le prélèvement libératoire, vous vous acquittez de votre impôt sur le revenu dû au titre de l’année en cours à l’Urssaf qui le reverse lui-même à l’Administration fiscale. Chaque année, vous devez toutefois continuer à porter vos revenus professionnels sur la déclaration complémentaire de revenus (n°2042-C Pro) dans le cadre « auto-entrepreneurs ayant opté pour le prélèvement libératoire de l’impôt sur le revenu ». Votre taux moyen d’imposition sera alors calculé en tenant compte de vos revenus de micro-entrepreneur. Ces revenus, ayant déjà été soumis au versement libératoire, ne seront toutefois pas imposés 2 fois mais ils seront pris en compte pour la détermination du revenu fiscal de référence de votre foyer fiscal et du taux d’imposition qui s’appliquera aux autres revenus de votre foyer fiscal.

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