Placer dans les forêts, finance verte

Avec les différentes crises financières, les investisseurs cherchent de nouveaux placements. Le placement forêt, est ainsi en train de refaire surface et dispose de nombreux avantages.

mercredi 20 mai 2015, par FranceTransactions.com, Jérémie G.

Placement forêt : le nouveau placement branché ?

Vin, œuvre d’art, montre, voitures de collections, chevaux de course... Aujourd’hui le nombre d’investissements originaux qui apparaissent pour concurrencer les placements financiers sont de plus en plus nombreux. Parmi eux, le placement forêt est très en vogue. Pour faire face à la crise de nombreux épargnants se tournent vers des valeurs moins conventionnelles mais qui ont une valeur intrinsèque réelle par opposition à celles de la sphère financière. La finance verte a le vent en poupe.

Évolution du prix du bois (grumes)

Selon l’indice du prix des bois publié par l’Agreste en mai 2019, concernant le prix des bois au second semestre 2018, le prix du chêne ainsi que celui du Pin maritime et dans une moindre mesure celui du Pin sylvestre sont en hausse.

  • Chêne : forte progression des prix (+ 4 %), en hausse constante depuis 7 ans.
  • Pin maritime : hausse des prix de 3 %. 4e semestre consécutif de hausse.
  • Pin sylvestre : faible progression des prix (+ 0,8 %).
  • Hêtre : stagnation globale des prix en France et légère baisse dans le Nord-Est.
  • Peuplier : stagnation globale des prix.
  • Sapin-Epicéa : baisse du prix essentiellement due aux attaques de scolytes dans le nord et le nord-est.
  • Douglas : faible repli des prix (- 1 %).

Evolution du marché

L’indicateur Le marché des forêts en France est réalisé par Terres d’Europe-Scafr, bureau d’études du groupe Safer, en partenariat avec la Société Forestière de la Caisse des Dépôts.

  • Nette hausse du prix des forêts non bâties : 4 250 euros/ha (+ 3,5 %)
  • Un marché dynamique : niveaux inédits pour le nombre de transactions (19 080 biens vendus) et la valeur du marché (1,6 Md€) ; la surface proche du record de 2017 (130 100 ha)
  • Un nombre toujours limité de ventes de forêts de plus de 100 ha : 130 transactions, 29 200 ha
  • Dynamisme du segment des forêts de 1 à 10 ha : les échanges en progression ininterrompue depuis 2007
  • Les personnes morales privées devant les particuliers : 46 700 ha acquis, soit 36 % des surfaces du marché

Nouveaux sommets pour le nombre de transactions et la valeur du marché

Le nombre de transactions augmente encore en 2018 (+ 3,3 %, 19 080), toujours porté par le dynamisme du marché des forêts de 1 à 10 ha. La surface totale vendue est quasiment stable (- 0,6 %). Avec 130 100 ha échangés, l’année 2018 reste proche du record de 2017. La valeur du marché s’apprécie de 5,6 %, à 1,6 milliard d’euros ; les forêts non bâties représentent un tiers du total du marché (524 millions d’euros).

Nouvelle contraction du marché des forêts de plus de 100 ha

Après deux années de remontée, le nombre de ventes de forêts de plus de 100 ha se replie de 13 % (130 transactions) tandis que les surfaces cèdent 10 % (29 200 ha). Parmi elles, les forêts non bâties suivent la même tendance et ne représentent que 70 transactions et 14 500 ha. Sur ce segment restreint, les personnes morales, comprenant les groupements forestiers, accroissent nettement leur activité et concluent deux tiers des acquisitions.

Les ventes de petites forêts toujours soutenues : plus d’un tiers des surfaces du marché

En hausse de 3,8 %, les 16 810 transactions de petites forêts représentent 88 % du total des échanges, pour une surface de 47 800 ha (+ 4,1 %, 37 % du marché). Le dynamisme de ce marché, essentiellement local, peut s’expliquer par la recherche de parcelles pour un usage de loisirs ou pour un placement alternatif. Depuis 2016, le plafonnement des émoluments des notaires pourrait également contribuer à cette tendance : la hausse annuelle du nombre de transactions accélère : + 6 % entre 2015 et 2018, contre seulement + 3,3 % entre 2009 et 2015.

Les personnes morales privées, premiers acquéreurs du marché des forêts

Les acquisitions des personnes morales privées (agricoles, forestières ou institutionnelles) s’élèvent à 46 700 ha et représentent 36 % du total de la surface du marché. Elles se placent devant celles des particuliers non agricoles (45 400 ha, 35 %). En tendance, ces deux catégories d’acquéreurs évoluent de manière opposée, traduisant peut-être le recours croissant des particuliers aux groupements forestiers pour réaliser leur acquisition. L’année 2018 est par ailleurs marquée par la nette hausse des ventes des indivisions, qui atteignent le niveau inédit de 40 200 ha. Sur le long terme, la part des ventes des indivisions augmente régulièrement.

Placement forêt : la fiscalité

Du côté de la fiscalité, l’intérêt majeur du placement forêt se trouve dans le régime de successions et donations. Après une détention minimale de deux ans pour les parts de groupement forestier, l’épargnant dispose d’une exonération fiscale de 75 % de la valeur de l’investissement.

Diversité de placement

L’investissement forestier présente une diversité dans ses formes très intéressante. Ainsi, il est possible d’acheter directement des forêts ou d’opter pour un viager qui permettra au même titre qu’un logement de recevoir une rente fixe sans s’occuper de la forêt. Enfin, investir au sein d’une société d’épargne forestière, sorte de SCPI "verts" est envisageable. Ce placement se compose au minimum de 60 % de forêts ou de parts de groupements forestiers.

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