Locations touristiques (AirBnb, Abritel, etc.) : forte hausse de la fiscalité en LMNP, l’abattement de 71 % supprimé en 2024
Le ministre de l’Économie Bruno Le Maire a annoncé mardi 26 septembre 2023 vouloir mettre un terme à l’abattement fiscal de 71 % pour les propriétaires qui proposent leur bien en location meublée sur des plateformes comme Airbnb.
vendredi 29 septembre 2023, par Denis Lapalus
Loi de finances 2024
Dans le cadre de la présentation de la loi de finances 2024, le ministre de l’Économie Bruno Le Maire a annoncé mardi 26 septembre 2023 vouloir mettre un terme à l’abattement fiscal de 71 % pour les propriétaires qui proposent leur bien en location meublée sur des plateformes comme Airbnb. En passant à 50 % d’abattement, ces derniers vont payer beaucoup plus d’impôts, ce qui pourrait freiner l’attractivité du secteur en France. Ce sujet n’est pas nouveau, puisque déjà évoqué depuis plusieurs années.
Un abattement de 71 % ramené à 50 %
« Aujourd’hui, environ 100.000 logements loués en France bénéficient d’un abattement fiscal de 71 %, a indiqué le locataire de Bercy. C’est énorme ! » Pour le ministre, cet avantage fiscal crée un déséquilibre. C’est une « incitation à ne pas mettre son logement à la location, puisque vous pouvez gagner autant d’argent en trois mois qu’en une année ! » résume Bruno Le Maire. La solution retenue est donc de réduire « cet abattement fiscal à 50 %, comme pour les autres logements meublés, pour que ces Airbnb reviennent sur le marché ».
3.086 euros nets gagnés par les propriétaires
Avec cette mesure, il s’agit de pousser les propriétaires à remettre leur logement en location classique, plutôt qu’en courte durée. Dans certaines villes, on constate un déficit d’offres de location classique pour les ménages.
Quelles sont les propriétaires concernés ?
L’abattement de 71 % sur les revenus liés à la location touristique s’adresse aux propriétaires soumis au régime fiscal de la location meublée non professionnelle (LMNP) dont les revenus ne dépassent pas 72 600 euros par an.
En passant à un abattement de 50 %, la location de meublés touristiques va devenir beaucoup moins avantageuse. Selon les calculs de nos confrères de Capital , un propriétaire louant sa résidence principale parisienne pendant une vingtaine de nuitées annuelles à 250 euros passerait ainsi de 1 450 euros imposables à 2 500 euros. L’ensemble de ses impôts (avec un taux marginal d’imposition à 30 %) et de ses prélèvements sociaux à payer passerait pour sa part de 654 euros à 1 128 euros.
Près de 2 000 euros à payer en plus
Or plus les revenus sont élevés, plus ces augmentations sont importantes. Ainsi, un propriétaire qui louerait sa résidence principale bordelaise pour une cinquantaine de nuitées à 160 euros verrait sa part de revenus imposables passer de 2 320 euros à 4 000 euros, pour un total d’impôts et de prélèvements qui grimperait à 1 806 euros contre 1 047 euros auparavant.
Enfin, toujours selon Capital , un propriétaire d’une résidence secondaire à Nice qui louerait son bien environ 200 nuitées au tarif de 200 euros l’une verrait ses revenus imposables exploser de 5 800 euros à 10 000 euros. Ses impôts et prélèvements augmenteraient également, passant de 2 618 euros avec l’abattement de 71 % à 4 516 euros avec l’abattement de 50 %.