Épargnants, c’est la rentrée : les points à vérifier dans vos placements !

Des indices boursiers au plus haut, une récession qui couve, un marché de l’immobilier qui décroche... Les épargnants doivent procéder avant la rentrée à une revue de leurs avoirs, un ménage peut s’imposer.

mardi 1er août 2023, par Denis Lapalus

C’est la rentrée ! Liste des points à vérifier afin d’éviter de voir le mur de trop près dès l’automne. Ne pas céder à la panique, mais ne pas jouer aux lapins de six semaines non plus. Cet article est un point de vue personnel et n’engage que son auteur. Cela ne constitue pas des conseils financiers.

 Davantage que des nuages...

Plus que des nuages, des grêlons sont déjà tombés. C’est assez facile pour un média de lancer des alertes toutes les trois semaines pour faire de l’audience. C’est plus délicat de donner des conseils avant qu’il ne soit trop tard. Ainsi, les épargnants prudents n’attendent pas que la presse nationale titre "avis de tempête sur l’immobilier" pour prendre leurs précautions. Ne pas céder à la panique, mais ne pas non plus jouer au lapin de 6 semaines. Quand des gestionnaires de renom prennent la parole en pleine période estivale pour demander aux épargnants de pas vendre leurs parts de SCPI, l’on peut se douter que la situation est un plus grave que ce que l’on souhaite bien nous indiquer.

La crise des SCPI des années 1990 a marqué les esprits. Les cycles de l’immobilier sont longs. Mais ce n’est pas le seul sujet d’inquiétude. Avec l’inflation, la hausse des taux et l’explosion du prix de l’argent, certains placements pourraient bien capoter plus rapidement que prévu. Passons donc en revue nos avoirs dans nos différents placements. La liste des points est triée par ordre d’urgence.

 SCPI, SCI et OPCI

Fonds immobiliers SCPI, SCI et OPCI : le plus urgent, pour les épargnants qui souhaitent sortir, c’est de ne pas attendre que tous les estivaux reviennent bronzés en constatant que leur portefeuille de SCPI a fondu de 15 % en l’espace d’un mois. Fort heureusement, en assurance-vie, l’épargnant peut céder à tout moment ses fonds immobiliers sans avoir à trouver un acheteur. Un arbitrage et l’affaire est réglée. Pour les OPCI, cette fois-ci c’est clair, il faut tout brader. Les OPCI partent à la cave. Les épargnants pourront se recentrer sur certaines SCI qui montrent des signes de bonne santé. Attention, là aussi, parmi les SCI, certaines semblent être moribondes. Méfiance !

Pour les épargnants qui ont investi sur des SCPI en direct, ce sera plus délicat, car le marché ne sera évidemment pas liquide. Aucun acheteur ne souhaitera se positionner avant de savoir ce que va donner l’année 2024. Les SCPI sont des placements de long terme, donc scruter uniquement l’année 2023, c’est un peu court.

 Bourse / Actions

Marché actions : Take Profit ! Les indices sont au plus haut, les investisseurs marchent sur l’eau. Assez surprenant, mais pourquoi pas. Il faudra juste faire attention quand la mer va se retirer. Alors qu’une potentielle récession se profile à l’horizon ? Mais non, pas en France ! L’INSEE a publié d’excellents chiffres de croissance tricolore. Le seul souci de la France, c’est sa vie à crédit, c’est bien quand les taux sont bas, mais désormais, les choses vont donc se compliquer. Toujours est-il, qu’en bourse, la France se paie le luxe (jeu de mots) de fanfaronner comme si tout allait bien, le CAC40 sur ses plus hauts. Pour le marché actions, donc aucun souci, l’on réalise toujours ses plus-values tous les seuils de 10 à 15%. La rentrée pourrait toutefois s’annoncer plus taquine, mais personne ne pouvant rien prédire, le mieux est de rester "froid" et de conserver cette stratégie gagnante. Les plus-values sont mises à l’abri systématiquement sur un fonds euros ou un fonds monétaire, les taux d’intérêts ne sont plus négatifs, profitons-en. Point barre.

 Bourse / Obligations

Marché obligataire : c’est le placement à suivre de l’année 2023. Que ce soit via des obligations ou des fonds obligataires, ou encore des bons du trésor, français, européens ou américains, les performances sont appréciables. Après une purge subie en 2022, les bons plans d’investissements sont sur ces supports. Les rendements s’envolent, mais attention, ce n’est pas sans risque. Le plus souvent il convient de viser un horizon de placement précis et surtout de porter les lignes obligataires jusqu’à leur terme. Il est d’autant plus opportun de s’intéresser à ces supports d’investissements que la hausse des taux d’intérêts pourrait avoir atteint son paroxysme. Le cours des obligations ne devrait donc plus vraiment baisser "mécaniquement", le marché va reprendre la main.

 Produits structurés

Produits structurés : paroles et paroles... Des promesses de lutte contre l’inflation, des rendements potentiels à 2 chiffres. Echanger des rendements potentiels seulement contre un risque de perte en capital bien réel, c’est le deal que les courtiers vous proposent en ce moment à grand renfort de communications parfois bien limites (ces produits ne sont en rien des placements anti-inflation !). C’est du grand bazar pour pas grand chose. À éviter. De multiples offres sont basées sur ce sous-jacent boursier pour le moins étrange, Morningstar Transatlantic Select 50 Decrement 50 Point GR EUR. Son fonctionnement même tient de l’usine à gaz, un indice sur lequel l’on enlève des points. Echanger un rendement potentiel bridé contre une perte en capital qui ne l’est pas forcément, c’est vraiment prendre les épargnants pour des lapins de 6 semaines. Un bon support obligataire porté jusqu’à son échéance fait tout autant le job, pour bien moins de prise de tête pour comprendre son fonctionnement. Du côté des intermédiaires financiers l’on court visiblement après les commissions, alors les courtiers mettent ces produits en avant. Même si le courtier est sympa, fait preuve d’humour et participe aux émissions de radios, cela n’en reste pas moins des placements à éviter.

 Private equity

Private Equity : hormis quelques rares fonds qui ne promettent pas la lune, cette "démocratisation" du private equity est sans conteste une "arnaque" en bonne et due forme. Sous couvert de rendements passés, à deux chiffres, les intermédiaires financiers appâtent les gogos avides de gains importants, pour contrer "l’inflation". Bon courage. Le revers de la médaille du private equity, c’est que les financiers, les vrais, les pros, n’en veulent plus ! L’on sait pourquoi. Les règles de valorisation des sociétés ont été plus que sulfureuses par le passé et comme désormais le monde financier ne marche plus su la tête, l’argent coûtant de l’argent, ces valorisations du passé ne pourront plus être réalisées. Autant dire que pour les rendements à 2 chiffres, il faudra s’accrocher. Chronique de gadins annoncés. Les principales offres de fonds de private equity sont du recyclage de fonds d’institutionnels qui font le ménage dans leurs bilans. Autrement dit, le dindon de la farce sera, une fois de plus, ce particulier tout content de pouvoir jouer au magnat de la finance à partir d’une mise de 100 euros. Son risque de perte est limité, la réglementation est donc respectée, l’épargnant ne perdra pas "gros".

 Livrets épargne

Le livret A reste à 3%. Le LEP passe à 6%, mais avec un plafond plus élevé à 10.000€ à partir du mois d’octobre seulement. Il convient de faire le plein de tous ces livrets dont l’Etat est le garant. C’est gratuit, sans risque, et les rendements sont attractifs. Côté livret épargne non réglementé, de belles offres de livrets épargne sont annoncées pour la rentrée. Patience donc.

 Comptes à terme

Les taux de rémunération des comptes à terme grimpent gentiment, pas la grande folie non plus.

 Cryptos

Hormis le Bitcoin et l’Ethereum, le marché des cryptos reste du pur casino spéculatif. Rien ne bouge vraiment sur les cryptos, les articles sur le sujet font toujours dans le grand délire. Les faits, rien que les faits. Tant que le bitcoin ne décolle pas au-delà des 30.000$ ou ne vient pas s’effondrer vers les 15.000$, rien à faire.

Bonnes vacances !

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