La BCE demande aux banques d’augmenter de nouveau leurs fonds propres en 2022, remontée des taux d’intérêts, des craintes pour l’avenir ?
La BCE demande aux banques d’accroître légèrement leurs fonds propres en 2022.
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Une banque peut vendre plusieurs fois le même euro. Vous en avez évidemment la preuve avec les encours astronomiques des crédits immobiliers auprès des banques. Ces dernières ne possèdent pas autant d’argent, elle prête plusieurs fois le même euro. Combien de fois ? C’est ces fameux rations réglementaires qui le déterminent.
Une banque peut prêter 12,5 fois le même euro (en réalité le ratio initial prévu était de 8%). Afin de pouvoir prêter 100 millions d’euros de crédits, la banque devait détenir 8 millions d’euros pour être solvable (ie, elle respectait alors le ratio réglementaire). Mais au fil des crises financières et des errements de gestion des risques au sein des banques, les accords Bâle II ont permis d’affiner ce ratio. La nature des risques pris en compte a été enrichie (prise en compte du risque de marché, du risque de crédit et du risque opérationnel) et les méthodes de calculs des risques ont été améliorées. Ainsi était né le ratio Tier 1 de 4 % du capital réel de la banque et un autre ratio de 4 % Tier 2 qui désigne notamment les fonds propres complémentaires (plus-values latentes ou provisions). Évidemment la crise financière de 2007/2008 a fait volé tout cela en éclats, montrant que ces ratios étaient totalement inefficaces. Les banques ayant trouvé des parades pour respecter ces ratios. Bâle III (12 septembre 2010) est donc arrivé et a institué de nouveaux ratios.
La grande surprise est que Bâle III n’a au final pas changé grand-chose. L’exigence minimale de fonds propres réglementaires (Tier 1 (capital de la banque) et Tier 2 (fonds complémentaires)) en regard des risques pondérés reste inchangée et égale à 8 %. Une banque continue donc de prêter 12,5 fois le même euro. Toutefois, le ratio minimal de fonds propres durs (Core Tier 1) est porté de 2 % à 4,5 % du total des risques pondérés. En outre, un « coussin de sécurité » égal à 2,5 % est institué dans lequel les banques pourront puiser en cas de difficultés de sorte qu’elles puissent conserver un niveau de capital minimum. Aussi, le ratio « Core Tier 1 » minimal est-il fixé à 7 % (contre seulement 2 % sous Bâle II) et le ratio de solvabilité minimal passe de 8 % à 10,5 %.
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